
L’Italie part en quête d’un gouvernement

Le panorama politique continue à évoluer en 2016. Après David Cameron, Barack Obama et François Hollande, c’est au tour de Matteo Renzi de tirer sa révérence après le référendum constitutionnel largement perdu sur la réforme du Sénat. Les Italiens, fortement mobilisés avec une participation de 66%, ont clairement rejeté le président du Conseil avec 59,1% des votes opposés à sa réforme. Matteo Renzi a annoncé sa démission lors d’un discours dès dimanche soir et l’a formellement proposée hier en fin d’après-midi.
C’est désormais au président de la République Sergio Mattarella, qui a demandé hier soir à Matteo Renzi de ne démissionner que lorsque le budget 2017 sera adopté par le Parlement (probablement vendredi), de nommer une personnalité capable d’obtenir la confiance des deux chambres du Parlement ou, en l’absence de majorité, de dissoudre l’Assemblée et de convoquer de nouvelles élections.
Cette issue apparaît toutefois peu probable tant la plupart des partis politiques italiens ont à y perdre. Des incertitudes importantes pèsent ainsi sur la loi électorale qui s’appliquerait, la réforme passée l’année dernière, l’Italicum, étant contestée devant le Tribunal constitutionnel alors même qu’elle prévoit une prime majoritaire au parti arrivé en tête, ce qui risquerait de favoriser le Mouvement 5 étoiles, eurosceptique et populiste, dont la base est importante mais qui se refuse à participer à un gouvernement de coalition.
Le parti de Silvio Berlusconi, dans l’opposition, s’est déjà prononcé en faveur d’un gouvernement de transition, chargé de voter le budget 2017 et de réécrire la loi électorale avant les prochaines élections prévues début 2018. Les pouvoirs du prochain président du Conseil seront d’autant plus limités que Matteo Renzi pourrait demeurer à la tête du Parti démocrate et travailler à son retour.
Les prochains jours seront donc cruciaux, le président italien n’ayant aucun intérêt à faire durer l’incertitude. Marco Stringa, analyste chez Deutsche Bank, rappelle ainsi qu’il avait fallu moins d’une semaine à Mario Monti pour obtenir la confiance du Parlement une fois nommé. Le gouvernement ne sera pas pour autant capable de porter des réformes, ce dont les partenaires européens de l’Italie sont bien conscients.
Alors que l’Eurogroupe a souligné hier que l’Italie devait accentuer ses réformes pour contenir le niveau de sa dette, Jeroen Dijsselbloem a reconnu lors d’une conférence de presse qu’il était «impossible» pour l’Italie de s’engager à prendre de nouvelles mesures dans la situation actuelle.
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