L’inversion de la courbe des taux n’est pas un bon signe pour les marchés actions

L’indice VIX, mesurant la volatilité attendue des actions américaines d’après les cours des options devrait augmenter d’environ 30% en deux ans.
Bertrand de Meyer
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Les investisseurs estiment que les cours vont baisser à moyen terme.  -  Fotolia

L’inversion de la courbe des taux a jeté un froid sur les marchés ces dernières semaines. A la peur de la récession s’ajoute celle de voir les marchés des actions dégringoler. Car, si l’inversion de la courbe des taux était annonciatrice des sept dernières récessions, elle a aussi résonné sur les marchés des actions aux Etats-Unis avec d’importants mouvements baissiers à chaque fois. «On ne peut pas affirmer que ça va se reproduire mais c’est un symbole assez fort du sentiment que peuvent avoir les investisseurs en général», résume Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet Management.

Les conséquences, tout comme pour la croissance mondiale, ne sont pas imminentes sur le cours des actions. JPMorgan remarque d’ailleurs que «si l’on examine les six derniers cycles, la récession a commencé en moyenne 17 mois après l’inversion de la courbe de rendement et les sommets des actions se situaient 11 mois après».

En effet, le retournement n’entraîne pas d’effets directs sur les marchés mais témoigne d’un état de fait : de sombres anticipations. Puisque les investisseurs estiment que les cours vont baisser à moyen terme et que les perspectives économiques sont mauvaises, ils hésitent à se procurer des actions. Pour Pictet Management, la situation «suggère que le rendement des actions pourrait ne pas dépasser 2% par an au cours des cinq prochaines années en valeur nominale. (…) Si l’on y intègre l’inflation, la performance réelle sera proche de zéro. En d’autres termes, la courbe des taux américaine nous annonce que, dans cinq ans, le S&P 500 se situera à environ 3.000 points, soit sensiblement au même niveau qu’actuellement». Ce mécanisme laisse en fait entrevoir l’ironie d’une anticipation auto-réalisatrice.

De manière plus certaine, la volatilité devrait s’installer sur les marchés d’actions. Le groupe bancaire prévoit une augmentation de l’indice VIX, mesurant la volatilité attendue des actions américaines d’après les cours des options, d’environ 30% au cours des deux prochaines années. Les actions vont donc, comme d’autres actifs, être victimes de meilleurs rendements du risque alors que l’inversion de la courbe des taux témoigne d’une anticipation générale de ralentissement de la croissance mondiale.

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