L’inflation américaine accélère encore

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Les différentes mesures des anticipations d’inflation ne concordent pas toujours.  -  AdobeStock

L’inflation aux Etats-Unis a encore accéléré en octobre pour atteindre 6,2% sur un an, son niveau le plus élevé depuis novembre 1990, selon les données publiées mercredi par le département américain du Travail, et donc bien plus que les prévisions des économistes tablant sur 5,9%. L’indice de base, qui exclut les prix de l’alimentation et de l’énergie, a crû de 4,6%, au lieu de 4,3% prévus.

Sur un mois, les prix à la consommation ont augmenté de 0,9% en octobre, en données corrigées des variations saisonnières. L’indice de base a progressé de 0,6% le mois dernier par rapport à septembre. Les économistes interrogés par le Wall Street Journal tablaient sur une augmentation de 0,6% pour l’indice global et de 0,4% pour l’indice de base sur un mois en octobre.

Les prix à la consommation outre-Atlantique ont donc été tirés par les prix de l’énergie, qui ont crû de 4,8% en octobre par rapport au mois précédent, tandis que les prix de l’alimentation ont augmenté de 0,9%. Les pénuries de biens et une forte demande des ménages, qui ont accumulé une épargne importante pendant la crise sanitaire, ont aussi joué, et cela pourrait s’accentuer sur les deux prochains mois.

Encore six mois

Pour Laura Rosner-Warburton, économiste chez MacroPolicy Perspectives, les Etats-Unis entrent dans une période d’inflation exceptionnellement élevée qui devrait durer six mois. «Je pense que nous entrons dans une nouvelle phase avec une inflation plus généralisée et la situation devrait devenir quelque peu tendue, indique-t-elle. Cela reflète en partie le fait que les goulets d’étranglement [en matière d’approvisionnement] ne sont toujours pas résolus à l’approche des fêtes de fin d’année, au cours desquelles de nombreux achats sont effectués, et que l’économie se porte très bien, de sorte que la demande est élevée», ajoute l’économiste.

Dans ce contexte, l’attention des investisseurs est tournée vers la Réserve fédérale (Fed), dont les responsables se sont montrés moins catégoriques ces derniers temps sur le caractère temporaire de l’inflation. Même si ces derniers s’attendent toujours à un ralentissement de l’inflation à mesure que les problèmes d’approvisionnement se résorberont, ce processus pourrait prendre plus longtemps que prévu et durer une bonne partie de l’année 2022.

Parallèlement, le marché du travail se redresse et la Fed pourrait ainsi devoir relever ses taux d’intérêt plus rapidement qu’initialement prévu. La banque centrale américaine a déjà engagé la semaine dernière le processus de diminution progressive de ses achats d’obligations (tapering). Au rythme actuel, la Fed pourrait cesser d’acheter des actifs en juin 2022. Son comité de politique monétaire souhaite boucler le tapering avant de commencer à relever les taux.

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