
L’impact des mesures prises par la BCE sur le repo devrait être limité

En marge de l’ensemble des mesures prises jeudi dernier à la réunion du Conseil de ses gouverneurs, la BCE a également souhaité soutenir le marché du repo. Dans un communiqué publié à l’issue de la conférence de presse de Mario Draghi, elle a décidé d’autoriser les banques centrales nationales à accepter l’utilisation à partir de jeudi du cash comme collatéral pour leurs opérations de prêts de titres aux banques, et ceci «sans avoir à le réinvestir de manière neutre». Il sera désormais possible d’offrir du numéraire et plus seulement des obligations, comme collatéral, dans la limite d’un montant plafond de 50 milliards d’euros et à un prix maximum de -0,7% correspondant au niveau actuel du taux de dépôt (de -0,4%) diminué d’une marge de 30 pb.
Cette mesure «a pour but d’assurer l’efficacité du programme de prêts de titres et ainsi soutenir la mise en place progressive du PSPP (public sector purchase programme, programme d’achat d’actifs publics) ainsi que la liquidité et le fonctionnement du marché européen du repo», explique la BCE.
Le volume d’achats mensuels d’obligations d’Etat de la BCE a asséché la principale source de collatéral pour des opérations de repo et mis sérieusement à mal le marché secondaire de certains actifs tels que les covered bonds. La BCE et la Bundesbank détenant plus du quart des obligations allemandes, certains fonds accepteraient même de payer jusqu'à 1,5% pour emprunter des Bunds allemands à 10 ans, contre environ seulement 0,4% il y a à peine un an, si l’on en croit les données fournies par Icap.
«Il s’agit d’une mesure technique qui ne devrait pas changer énormément un fonctionnement délicat du marché du repo (allemand surtout) avec toujours du collatéral qui est de moins en moins en moins général (GC) et de plus en plus spécial. Cela va surtout éviter les défauts mais pas vraiment fluidifier le marché, surtout en cette fin d’année où le collatéral allemand est recherché», estime Natixis. Le fait que la BCE ait abaissé la maturité minimale des titres éligibles à 1 an et réinvestisse le notionnel de ceux arrivant à maturité risque en outre de peser sur le repo.
Le rendement du Schatz allemand à 2 ans est remonté de 8 pb jeudi après l’annonce avant de revenir sur ses plus bas de -0,78% «une fois que les marchés se sont aperçus que le taux offert de -0,7% restait fortement punitif», explique ainsi ING.
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