
L’Euribor réformé est sur le point de voir le jour

Les jours de l’Euribor sont comptés, ou du moins de sa méthodologie actuelle, éclaboussée par les scandales de manipulation à répétition des taux interbancaires. Après un premier faux départ l’indice bancaire européen va adopter cette année une nouvelle méthodologie visant à réduire au maximum le poids des jugements d’experts en privilégiant les transactions réelles. «Les réponses à notre consultation ont été très satisfaisantes en termes d’engagement, et signalent un accord large sur les paramètres et la méthodologie retenue», explique à L’Agefi Jean-Louis Schirmann, secrétaire général de l’European Money Markets Institute (Emmi), administrateur de l’Euribor et de l’Eonia, qui publie ce matin une synthèse des réponses à sa consultation ainsi qu’un document détaillant la méthodologie retenue.
Poids prépondérant des transactions réelles
L’Emmi est ainsi sur le point de réussir son contre-la-montre. L’administrateur compte déposer une demande d’autorisation auprès de la FSMA (Financial Services and Markets Authority) belge d’ici début avril et faire migrer les banques panélistes vers la nouvelle méthodologie petit à petit avant la fin de l’année. L’Euribor nouvelle génération devrait ainsi pouvoir respecter les exigences de la réglementation Benchmark (BMR) avant la date limite du 1er janvier 2020. La coexistence de l’ancienne et de la nouvelle méthodologies permet d’éviter un «big bang», souligne Jean-Louis Schirmann. «Si tout se passe bien, nous aurons l’autorisation de la FSMA avant d’avoir migré toutes les banques sur la nouvelle méthodologie», ajoute-t-il, assurant qu’il n’y aurait «plus d’incertitudes avant la fin de l’année».
Pour le moment, l’Euribor est calculé à partir des contributions d’un panel de banques, qui indiquent chaque jour le coût estimé de leur financement auprès d’autres banques pour différentes maturités. La nouvelle méthodologie «hybride» donne un poids prépondérant aux transactions réelles, mais conserve la possibilité, en cas d’absence de transactions aux maturités recherchées ou suffisamment proches, de fournir une estimation interne à la banque. La banque contributrice devra toutefois suivre une méthodologie qui sera passée en revue et validée par l’Emmi. Tous les mois, l’administrateur publiera des indicateurs granulaires anonymisés détaillant le poids de chaque type de contribution pour la fixation des taux sur le mois passé.
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