
Les tensions refont surface sur les rendements de la zone euro

Les tensions sur les rendements de la zone euro prennent de l’ampleur. Le Bund allemand à 10 ans a enregistré une hausse de 8 pb depuis le début de la semaine pour atteindre 0,44% hier, son plus haut niveau depuis environ un an. Ce mouvement a néanmoins été uniforme pour l’ensemble des pays de la zone euro, et n’a donc pas entraîné d'écartement des spreads. Depuis la fin du mois de décembre, le rendement du Bund s’est tendu de près de 30 pb, avec une hausse du spread face à l’OAT française à 10 ans limité à 2 pb et à seulement 1 pb face au rendement italien. Les spreads des rendements espagnols et portugais face au Bund affichent même une détente respective de 8 pb et 14 pb sur la période.
Ces tensions ne peuvent pas cependant s’expliquer par un effet de contagion provenant des taux américains, en recul de 12 pb sur le 10 ans depuis leurs plus hauts de 2,6% atteints mi-décembre. Le spread entre le rendement du Bund et celui des Treasuries à 10 ans a reculé de plus de 30 pb depuis son plus haut historique de 236 pb fin décembre. Ce resserrement récent a entraîné un rebond de l’euro-dollar de 3,5% sur la période, à 1,07. Natixis estime que la corrélation entre les rendements européens et américains est tombée à un niveau historiquement faible de 54%. En dehors du risque politique sur l’issue des nombreuses élections en Europe cette année, «le maintien à un haut niveau de 1,77% du taux de swap inflation euro 5 ans dans 5 ans limite la performance du Bund», explique ING.
En outre, le fort mouvement de repentification des courbes de taux en zone euro se confirme. Depuis le début de semaine, la partie courte protégée par le maintien du programme de rachats de titres de la BCE au moins jusqu’à la fin d’année s’est ainsi mieux tenu que la partie longue, avec un spread entre les taux à 2 et 10 ans qui a augmenté de 5 pb en France et en Allemagne et de 8 pb en Italie et en Espagne. Leur hausse atteint entre 55 et 80 pb dans ces pays depuis fin septembre 2016. «Il n’existe aucune raison que la tendance baissière des obligations euro et de pentification des courbes se renverse, à moins que le dollar et la politique fiscale des Etats-Unis ne nous surprennent», estime SG CIB.
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