
Les tensions commerciales montent encore d’un cran

L’offensive commerciale menée par Donald Trump est entrée dans une nouvelle phase vendredi. Le président américain a annoncé la mise en place de droits de douane supplémentaires de 25% sur une liste de produits chinois représentant 50 milliards de dollars d’importations.
La réponse des autorités chinoises ne s’est pas fait attendre. Elles ont décidé d’imposer des droits de douane de 25% sur 659 produits américains d’une valeur totale de 50 milliards de dollars (43 milliards d’euros). Le ministère chinois du Commerce a précisé que les accords négociés précédemment entre les deux pays étaient désormais «invalides».
Les enjeux pourraient rapidement être relevés, Donald Trump ayant prévenu que «les Etats-Unis imposeront de nouveaux droits de douane si la Chine engage des mesures de représailles». Washington a déjà établi une liste de produits représentant 100 milliards de dollars d’importations supplémentaires.
Un effet économique limité pour l’instant
L’effet économique des tarifs américains devrait rester limité. Sur les 50 milliards d’importations visées, 34 milliards seront taxés à partir du 6 juillet, a précisé le Représentant américain au commerce (USTR). «Le second lot» de 16 milliards en valeur d’importations chinoises «sera soumis à un examen supplémentaire», a indiqué l’USTR. Les entreprises américaines pourront également demander à ce que certains produits soient exemptés de ces droits de douane. En prenant en compte les contre-mesures chinoises, Louis Kuijs d’Oxford Economics a estimé que les tarifs coûteraient 0,1 à 0,2 point de croissance aux deux pays. «Toutefois, de tels chiffres sont significatifs, et la hausse de l’incertitude et des risques pèsera sur la confiance des entreprises et sur l’investissement, en particulier international», ajoute-t-il.
En parallèle de la Chine, l’administration Trump poursuit son approche conflictuelle face à l’Union européenne, au Canada et au Mexique. Les dirigeants européens ont adopté à l’unanimité la semaine dernière des mesures de représailles contre des produits américains, qui devraient entrer en application au plus tard début juillet, en réponse aux tarifs sur l’acier et l’aluminium. Alors que Washington maintient la menace de nouveaux tarifs sur l’automobile, l’un des piliers de l’économie allemande, Angela Merkel a adressé une mise en garde voilée vendredi, estimant que le poids des plates-formes internet américaines «pose la question de savoir si [les autorités européennes] doivent se pencher sur le sujet de la concentration».
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