Les taux grimpent et le CAC 40 recule après la dissolution de l’Assemblée

La décision du président de la République, Emmanuel Macron, de dissoudre l’Assemblée nationale inquiète les marchés. Le spread OAT-Bund se tend et les valeurs bancaires sont à la peine.
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Les actions françaises sont dans le rouge vif après l'annonce d'une dissolution de l'Assemblée nationale  -  AdobeStock

Les investisseurs n’aiment pas l’incertitude et le prouvent une nouvelle fois. En réaction à des élections européennes particulièrement mauvaises pour son camp et très favorable au Rassemblement National, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé avec fracas la dissolution de l’Assemblée nationale dimanche soir.

Les prochaines élections législatives auront lieu le 30 juin et le 7 juillet mais la réaction des marchés ne s’est, elle, pas faite attendre.

En début d’après-midi lundi, le taux de l’emprunt souverain français à dix ans grimpait de 11 points de base (pb), à un sommet depuis le début de l’année à 3,22%, augmentant l’écart avec le rendement allemand qui n’avançait de son côté de 4 points de base, à 2,66%. Le spread OAT-Bund s'établit ainsi à près de 56 pb, alors qu’il évoluait autour de 45 pb avant les élections et l’annonce d’une dissolution, «ce qui ne constitue pas un niveau de crise», relativise Kit Juckes, stratégiste chez SG CIB.

Sur le marché des changes, l’euro était orienté à la baisse après le résultat des élections européennes et cette annonce présidentielle, touchant un plus bas d’un mois à 1,073 dollar.

Le CAC 40 recule

Du côté des actions, la Bourse de Paris a ouvert en baisse de plus de 2%. Peu après 9h, le CAC 40 reculait de 2,17% et le SBF 120 abandonnait 2,15%. Le CAC baissait encore de 1,5% vers 13h30. L’indice européen Euro Stoxx 50 reculait de son côté de 1% et le Dax allemand de 0,6%. Les banques BNP Paribas, Société Générale (-7,5%, plus forte baisse du CAC) et Crédit Agricole SA ainsi que Vinci et Engie font partie des valeurs les plus agitées de l’indice phare parisien avec des replis supérieurs à 3%.

Alors que «la majorité centriste résiste» au Parlement européen, le «plus gros impact pourrait être au niveau national avec l’annonce de nouvelles législatives par Emmanuel Macron», notent les analystes de Deutsche Bank. Ursula Von der Leyen pourrait ainsi rester à la tête de la Commission européenne même si «le vote de confirmation par le Parlement risque d’être serré», prédisent les spécialistes de la banque allemande.

Concernant la France, «les résultats aux élections européennes et les récents sondages suggèrent que le résultat des élections législatives pourrait conduire à un gouvernement moins enclin à se conformer facilement aux règles budgétaires de l’UE, soit intentionnellement, soit en raison d’une alliance politique potentiellement faible», estiment les analystes de Deutsche Bank.

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