
Les résolutions climat s’imposent aux groupes pétroliers

Alors que Donald Trump serait sur le point d’annoncer la sortie des Etats-Unis de l’accord climatique, les groupes pétroliers ne peuvent plus échapper aux résolutions climat. ExxonMobil, le plus gros pétrolier mondial vient d’en faire les frais. Hier, lors de son assemblée générale qui se tenait à Dallas, au Texas, les actionnaires ont approuvé à 62,3% une résolution dissidente sur le climat. Le PDG, Darren Woods, a assuré que le groupe allait « examiner » attentivement ce résultat.
Si Exxon avait recommandé de voter contre, cette résolution avait le soutien des deux principales agences de conseil en vote ISS et Glass Lewis. La tension était d’autant plus grande que deux procureurs de l’Etat de New-York soupçonnent ExxonMobil d’avoir caché des informations sur l’impact de ses activités sur l’environnement.
Déposée par le fonds de pension de l’Etat de New-York, cette résolution prévoit qu’à partir de 2018, le groupe pétrolier publie chaque année un rapport sur sa politique en matière de changement climatique, en particulier sur les risques industriels et financiers liés à l’atteinte de objectifs prévus par l’accord de Paris de 2015, soit un réchauffement climatique contenu sous les deux degrés. Exxon estime pour sa part donner suffisamment d’informations.
En 2016, le fonds de pension de New-York avait déposé la même résolution, qui n’avait obtenu que 38,2% des voix. Elle n’avait pas été soutenue par les grands fonds, notamment Vanguard et BlackRock, qui détiennent à eux deux près de 13% du capital d’ExxonMobil. En revanche, Amundi et Axa IM avaient apporté leurs voix. La position des deux plus grands gestionnaires d’actifs mondiaux, qui ont tourné casaque cette année, avait alors été critiquée, notamment par l’ONG Asset Owners Disclosure Project.
Ce vote devrait faire réfléchir les pétroliers du monde entier. Le vent tourne. Déjà le 12 mai dernier, les actionnaires d’Occidental Petroleum ont adopté à 67% une résolution climat, grâce au soutien de BlackRock. Le premier gestionnaire d’actifs mondial a tenu compte des critiques pour n’avoir pas soutenu une telle résolution l’année précédente. D’ailleurs, quand BlackRock a dévoilé en mars dernier ses priorités 2017-2018, il a mis le changement climatique au cœur, estimant ce risque insuffisamment pris en compte. Le 16 mai, les actionnaires de l’américain PPL ont également adopté à 57% une résolution climat.
Plus d'articles du même thème
-
Le monde devient inassurable et le capitalisme va s'effondrer, alerte un dirigeant d'Allianz
Dans un post LinkedIn, Günther Thallinger, membre du comité de direction d'Allianz, s'alarme du réchauffement climatique rendant inopérant l'assurance, base du système financier. -
Le président de BP s’apprête à tirer sa révérence sous la pression d’Elliott
Helge Lund quittera le groupe britannique, vraisemblablement en 2026, dans le cadre d’une transition ordonnée. La recherche d’un successeur est désormais lancée. -
Le Parlement européen vote un report de CSRD
Le Parlement européen a voté le report des dates d’application des nouvelles législations de l’UE sur le devoir de vigilance et la publication d’informations en matière de durabilité pour certaines entreprises.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions -
Contre-espionnage
Fuites sur Israël: Macron a débusqué la taupe au gouvernement
Le président de la République est persuadé d'avoir trouvé la ministre à l'origine de la fuite de ses propos sur Israël