Les prix du pétrole flirtent avec leur plus haut de l’année

L’Opep est revenue au centre des attentions alors que son unité affichée et une baisse des stocks aux Etats-Unis ont supporté le rebond.
Bastien Bouchaud
Pétrole plate-forme offshore
La surproduction de pétrole persiste encore au niveau mondial.  -  Photo Statoil.

Depuis l’annonce d’un accord entre les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour réduire leur production de pétrole, les prix de l’or noir sont progressivement remontés de 45 dollars à plus de 50 dollars par baril de brut américain, affichant une hausse supérieure à 12% en sept séances. Pour autant les fondamentaux n’ont pas évolué. L’accord ne devant être formalisé que fin novembre, le marché n’est pas à l’abri d’une correction.

«Nous voyons plus de potentiel de baisse que de hausse aux niveaux de prix actuels», explique Norbert Ruecker, en charge de la recherche sur les matières premières chez Julius Baer. «Nous restons sceptiques sur le fait que l’accord de l’Opep parvienne à contenir le surplus de production. Les exportations du Moyen-Orient sont voués à augmenter à court terme et le retour imprévisible du Nigeria et de la Libye conservent un potentiel baisser à ne pas sous-estimer.»

Surproduction persistante

Jeff Curie, qui occupe le même poste chez Goldman Sachs, estime quant à lui que la flexibilité des producteurs de pétrole de schiste américains a introduit un plafond à 55 dollars par baril. Le récent rebond des prix a par ailleurs été soutenu par une baisse continue des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis ces cinq dernières semaines, chutant de 26 millions de barils, à moins de 500 millions de barils pour la première fois depuis janvier. La dernière baisse, annoncée mercredi, de près de 3 millions de barils, a ainsi surpris les marchés qui s’attendaient à une hausse.

«La baisse des stocks américains a soutenu les prix, mais elle n’est pas clairement liée à un changement des fondamentaux et nous ne nous attendons pas à voir de nouvelles baisses consécutives», précise Abhishek Deshpande, analyste énergie chez Natixis. Un repli des importations explique en partie cette baisse des stocks, mais la surproduction persiste encore au niveau mondial.

En l’absence de ce soutien, les fuites sur les discussions au sein de l’Opep seront déterminantes sur l’évolution des prix ces prochaines semaines. «Le marché a encore peu confiance en l’Opep, les prix peuvent encore monter si les discussions s’annoncent réussies», poursuit l’analyste. «Même si l’Opep n’équilibre pas le marché, l’accord a fait basculer le sentiment des marchés.» Sa confirmation pourrait porter les prix à 60 dollars par baril d’ici la fin de l’année, mais un échec pourrait les ramener sous les 40 dollars début 2017.

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