
Les «Panama papers» font courir de nouveaux risques juridiques aux banques

Les «Panama papers» jettent de nouveau le discrédit sur les pratiques des grandes banques internationales. Face aux révélations du consortium de journalistes ICIJ sur les sociétés écrans panaméennes, les premières visées rejettent en bloc les accusations. Sous le coup de plusieurs enquêtes passées ou en cours pour des pratiques commerciales jugées illicites, Credit Suisse et HSBC démentent vigoureusement avoir recours à des structures offshore (non domestiques) dans le but d’aider leur clients à contourner le fisc, tout comme la Société Générale. «Nous ne cautionnons pas les structures d’évitement fiscal», a déclaré hier Tidjane Thiam, directeur général de Credit Suisse. Selon HSBC, les faits dénoncés par les «Panama papers» datent d’avant les réformes mises en place.
Le groupe sino-britannique assure en effet s'être lancé dans une vaste opération «mains propres», après son amende de 1,9 milliard de dollars aux Etats-Unis en 2012, qui mettait fin à des poursuites de blanchiment. Pour autant, sa filiale genevoise, première banque privée étrangère en Suisse, n’a toujours pas réglé son litige avec les Etats-Unis. Dans le cadre du programme de régularisation des banques suisses, Credit Suisse a de son côté été condamné en 2014 à une amende de 2,5 milliards de dollars, pour avoir aidé des contribuables américains à frauder le fisc. La deuxième banque helvétique reste aussi dans le viseur de la justice italienne.
Après les révélations des «Panama papers», le redouté US Department of Justice a déclaré se pencher sur le sujet et plusieurs régulateurs et gouvernements européens ont promis, dès lundi, l’ouverture de nouvelles enquêtes. Sous les projecteurs dans l’affaire «Swissleaks», HSBC reste mis en examen en France, comme le suisse UBS. Les opérations incriminées, qui remontent à 2006-2007, passaient notamment par le Panama.
Cette fois, sur les 15.600 sociétés écrans répertoriées dans les «Panama papers» de 1977 à 2015, plus de 2.300 ont été créées par HSBC et ses affiliés, 1.100 par Credit Suisse et 1.100 également par UBS, qui aurait pris du champ depuis sa mise au pas par les autorités américaines, en 2009, selon ICJI. Arriverait ensuite la Société Générale, avec 979 entités, mais «à ce jour», la banque française recense seulement « quelques dizaines» de «structures actives» créées avec le cabinet panaméen Mossack Fonseca, au cœur du scandale.
Plus d'articles du même thème
-
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets. -
Le Crédit Agricole renforce sa banque privée en Suisse
La filiale de gestion de fortune de la banque verte, Indosuez Wealth Management, va acquérir Banque Thaler, un spécialiste suisse du domaine. -
J. Safra Sarasin a collecté 750 millions de francs en 2024
Le groupe suisse J. Safra Sarasin, qui a fait parler de lui début mars avec son projet de rachat de 70% du danois Saxo Bank, vient de publier son rapport annuel 2024.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions