
Les opérations TLTRO 2 de la BCE commencent à décoller

Le succès a été au rendez-vous pour la deuxième édition des opérations ciblées à plus long terme de la BCE (TLTRO 2). Quelque 249 banques de la zone ont participé cette semaine à hauteur de 45,27 milliards d’euros au programme, qui permet d’emprunter à taux zéro voire négatif sur 4 ans, ce qui correspond à un montant de 34,2 milliards nets. Ce résultat est non seulement supérieur aux estimations du consensus Reuters mais aussi au montant net collecté au cours de la première tranche réalisée au mois de juin (22,8 milliards d’euros). Si celle-ci s’était soldée par des offres de 399 milliards d’euros tirées à 68% par les banques périphériques (Espagne, Italie, Portugal, Irlande, et Grèce), seulement 31 milliards correspondaient à de nouveaux prêts accordés par les banques.
60% pour l’Europe du Sud
«Cette demande relativement forte pour cette opération est un bon signe sur les perspectives du système bancaire en matière d’octroi de crédit», estime Louis Harreau, économiste chez CA CIB. Les opérations TLTRO 2 permettent aux banques de réduire le coût de leur liquidité si l’octroi de crédit augmente. Le taux payé peut aller jusqu'à -0,4%, c’est-à-dire que les banques sont rémunérées pour emprunter à la BCE.
Si la répartition des participants par région n’est pas disponible, Frédérik Ducrozet, économiste chez Pictet, estime que l’Europe du Sud a accaparé 60% du montant total alloué. Intesa a dit avoir emprunté 5 milliards. «La situation actuelle de taux négatif ayant des effets néfastes pour la santé du système bancaire, les TLTRO 2 sont des mesures bienvenues», rappelle Louis Harreau.
Le montant total des TLTRO se monte désormais à 498 milliards d’euros, dont 58 milliards hérités des dernières opérations. «Avec 9,4 milliards d’euros de remboursements volontaires sur les TLTRO 1 et 1,7 milliard de remboursements obligatoires, le montant de liquidités excédentaires dans le système financier, qui avoisine actuellement les 1.000 milliards d’euros, devrait croître d’un montant inférieur au chiffre de TLTRO 2», estime ING.
L’impact sur les taux monétaires devrait être limité, le taux Eonia étant resté sous le seuil de -0,3% depuis mars. D’autant que Frédérik Ducrozet prévoit une demande limitée aux prochaines TLTRO, «même si un certain nombre de facteurs joueront un rôle clé : nouveaux dépôts, stress financier, remboursement de dette des banques par les TLTRO…».
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