
Les offres publiques ont repris en 2016 mais dans de faibles volumes

Un bilan contrasté pour le huitième observatoire des offres publiques de Ricol Lasteyrie Corporate Finance, membre du réseau EY. Une bonne nouvelle, les offres sur les sociétés cotées en France repartent à la hausse avec 35 opérations en 2016 après quatre années consécutives de baisse, même si le record de 54 offres publiques en 2011 est loin. En revanche, les volumes restent faibles avec 5,4 milliards d’euros d’actions acquises. Un retour sur la moyenne 2011-2014, après l’exceptionnel millésime 2015 et ses 29,3 milliards grâce aux offres d’Holcim sur Lafarge et de Nokia sur Alcatel-Lucent. «2016 a manqué d’opérations emblématiques», constate Alban Eyssette, associé Ricol Lasteyrie. La moitié des volumes 2016 revient à deux opérations, Eurosic sur Foncière de Paris (1,4 milliard d’euros) et Total sur Saft (900 millions). Et l’an dernier, le rachat des deux tiers du capital de Gameloft par Vivendi a été la seule offre hostile.
D’ailleurs, 56% des offres ont été initiées par l’actionnaire de référence ou par la société elle-même, tandis que 44% des opérations émanent d’un tiers. Sur les huit années du baromètre, la moyenne ressort à 59% d’offres internes pour 41% d’offres externes. «Il s’agit plus souvent de recomposition du capital que d’opérations agressives», ajoute Alban Eyssette.
En raison de la faiblesse de la Bourse parisienne l’an dernier, les primes ont été un peu plus élevées en 2016 : +22% sur le dernier cours (+15% en 2015), +9,9% par rapport à la valeur fixée par les banques conseils (+12% en 2015) et +8,3% par rapport au prix déterminé par l’expert indépendant de la cible (+8% en 2015). L’écart se resserre nettement entre l’évaluation des banques et celle de l’expert indépendant. Il est maintenant inférieur à 2 points contre 10 points en 2013/2014. «Un élément satisfaisant», pour Alban Eyssette.
Les secteurs technologiques et industriels ont pesé pour près de la moitié des offres en 2016. Mais le secteur des médias est moins dynamique avec 3 opérations (contre 7 en 2015).
Du côté des introductions en Bourse, Paris enregistre une chute de 40% avec seulement 17 IPO (8 sur Euronext et 9 sur Alternext), plus ou moins en ligne avec la baisse de 25% enregistrée dans la zone EMEA, selon EY. Faute de grosses opérations (hors Maisons du Monde et Mediawan) les capitaux placés ont chuté de 5,2 milliards d’euros en 2015 à 909 millions en 2016, dont 745 millions d’augmentation de capital.
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