
Les marchés rejouent le pari du pivot de la Fed

Les taux ont de nouveau guidé les marchés actions lundi. Alors que les places boursières européennes avaient débuté la semaine sur une note hésitante, dans le sillage de la chute des marchés chinois, elles ont subitement rebondi peu avant la mi-journée dans le sillage de la nette baisse des taux.
L’indice Euro Stoxx 50 a terminé en hausse de 1,5%, tandis que le CAC 40 a repris 1,6% et le Dax 1,6%. Sur les marchés de taux, le rendement du Bund s’est subitement resserré d’une dizaine de points de base (pb), à 2,3%. Toujours sur le marché euro, le rendement de l’OAT s’est détendu de 13 pb et celui des BTP italiens de 16 pb.
La forte détente sur les taux britanniques avec la désignation de Rishi Sunak, l’ancien ministre des Finances de Boris Johnson, à la tête du gouvernement a pu influer sur l’évolution du marché euro. Mais la perspective d’un rallye dans un marché obligataire baissier (bear market rallye) ainsi que les nouvelles anticipations d’un pivot de la Réserve fédérale américaine semblent avoir été les principaux déclencheurs de regain d’appétit pour le risque. Plusieurs importantes positions sur le marché des options sur le Bund à la hausse (rendement à la baisse) ont pu provoquer cette inversion de tendance. Une position jouant le rendement du Bund à 1,5% d’ici fin novembre aurait été constituée hier, selon Bloomberg, suivant d’autres prises de position dans le même sens depuis la semaine passée.
Anticiper le pivot
Les investisseurs scrutent depuis des semaines le moindre indicateur ou la moindre déclaration leur permettant d’anticiper ce pivot et la Fed vient de leur en donner quelques signes. Wall Street, après avoir ouvert en baisse, a poursuivi lundi son net rebond de la fin de la semaine passée dans le sillage des déclarations de membres de la Fed et d’un article de presse mentionnant des discussions sur le rythme de la hausse des taux. Les rendements des emprunts d’Etat américains étaient stables (10 ans à 4,20%) après avoir nettement baissé vendredi. «Alors que nous commençons une nouvelle semaine où nous sommes maintenant dans la période de silence de la Fed avant le comité de politique monétaire de la semaine prochaine, nous commençons peut-être la sixième tentative cette année de pari sur un pivot de la Fed», ironisait hier Jim Reid, stratégiste chez Deutsche Bank.
Le Wall Street Journal, qui est généralement bien informé sur les mouvements de la Fed, a affirmé vendredi que certains membres de la banque centrale souhaiteraient discuter de «l’opportunité et de la manière de communiquer des plans pour approuver une augmentation plus faible en décembre». La politique de resserrement monétaire commence à avoir un effet sur l’activité comme l’ont montré les indices de directeurs d’achat lundi. Plusieurs membres de l’institution, parmi les plus restrictifs, ont renforcé l’idée d’un prochain changement pour la Fed. Après le président de la Fed de Saint Louis, James Bullard, Mary Daly, la présidente de la Fed de San Francisco, a déclaré que la réduction du rythme des hausses de taux devait être au cœur des débats sur la politique de la Réserve fédérale lors de sa prochaine réunion le 2 novembre, tout en précisant que la Fed n’y était peut-être pas encore arrivée.
Les opérateurs anticipent toujours une hausse de 75 pb la semaine prochaine mais la probabilité d’une hausse de 75 pb en décembre a diminué de 66% il y a une semaine à 53% ce matin, selon l’outil FedWatch de CME Group.
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