
Les marchés de taux corrigent à leur tour

Le mouvement de correction sur les marchés de taux s’amplifie ce matin alors que les Etats annoncent progressivement des plans de soutien budgétaire au niveau mondial pour faire face à la crise du coronavirus et à l’impact sur l’économie des mesures de confinement dont il est difficile d’estimer l’ampleur. Le coût de l’épidémie pour les finances publiques est également difficile à évaluer tant que l’épidémie continuera de progresser et donc l’impact sur les dettes publiques. Ce matin, en Europe, les couacs de communication au sein de la BCE ajoutent aux craintes des investisseurs dans un marché fébrile sur la liquidité.
Résultat, en zone euro, les taux allemands continuent de s’élargir à -0,30% (+ 12 points de base – pb), soit une hausse de près de 60 pb en quelques jours. Le rendement 10 ans de l’OAT français prend encore 12 pb, à 0,35%. Les dettes périphériques sont particulièrement touchées par la correction : le taux 10 ans italien progresse de 30 pb, à 2,69% (il a grimpé jusqu’à 3% dans les premiers échanges ce matin) et le rendement espagnol de 23 pb, à 1,29%. Le gouvernement espagnol a annoncé hier un vaste plan de relance de plus de 200 milliards d’euros, soit 20% du PIB. A noter la situation particulière de la dette grecque, qui ne bénéficie pas du programme de rachat d’actifs de la BCE en raison de sa note high yield : le rendement à 10 ans des emprunts grecs s’envole de 50 pb, à 4,02%.
Le taux à 10 ans américain revient au-dessus de 1% à 1,08% (+8 pb). Le rendement à 10 ans britannique avance de 12 pb à 0,67%.
Les investisseurs sont désormais pris entre deux feux. Celui du krach des marchés actions (ces derniers poursuivent leur chute ce matin en Europe, alors que les investisseurs s’interrogent sur la durée de l’épidémie et sur l’efficacité des plans de soutien annoncés : l’indice EuroStoxx 50 dévisse encore de 6%) et la correction des obligations souveraines. La seule planche de salut semblant être le cash.
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