
Les marchés de taux accueillent prudemment l’action de la BCE

Les rendements des emprunts d’Etat de la zone euro ont plutôt reculé jeudi matin, alors que la Banque centrale européenne (BCE) a dévoilé dans la nuit un nouveau programme d’achat d’obligations d’un montant de 750 milliards d’euros, visant à protéger l'économie de la zone euro contre les répercussions de la pandémie de coronavirus.
Le rendement de l’obligation souveraine grecque à 10 ans, désormais inclue dans le programme d’achat d’obligations de la BCE, a diminué de 179 points de base, à 2,17%. Celui du BTP italien de même maturité a perdu 90 pb, à 1,53%, avant de remonter à 1,80% avec l’annonce d’un confinement probablement prolongé. Le taux du Bund allemand à 10 ans a aussi perdu 14 pb, à -0,38% avant de remonter à -0,26%. Et les rendements de l’OAT française à 10 ans se sont détendus de 33 points de base, à 0,04%, avant de remonter, eux aussi, à 0,17%.
Les marchés semblaient douter, après-coup, que cette action soit encore suffisante. «La BCE a fait tout ce qu’elle pouvait pour remettre ‘l’église au milieu du village’», écrivait ce matin ING. «Ces mesures massives ne sont pas suffisantes», selon les analystes de Barclays, qui appelaient, dans deux notes séparées, à la fois la Fed et la BCE à en faire encore plus.
Les marchés actions, qui enregistraient un rebond de 3% dans la matinée pour des indices comme le CAC 40 ou l’Euro Stoxx 50, s’affichaient d’ailleurs à nouveau autour de 0% ou de peu dans le rouge vers 13h.
Le Programme d’achat d’urgence pandémique (PEPP) doit porter notamment sur la dette souveraine, dont les rendements avaient explosé depuis la réunion du 12 mars au cours de laquelle la présidente de la BCE avait eu la maladresse de déclarer que la banque centrale n’était «pas là pour réduire les spreads». Celui de l’Italie était monté jusqu’à près de 3% mercredi matin, notamment après de nouvelles communications maladroites de ses gouverneurs, les investisseurs s’étant montrés d’abord déçus par les mesures de la BCE, puis sans doute effrayés par l’ampleur des relances promises ces derniers jours par les gouvernements de la zone euro.
Dans son communiqué de mercredi soir, la BCE a suggéré qu’elle pourrait modifier les limites qu’elle s’impose pour son programme d’achat d’obligations, par exemple pour acheter plus d’un tiers de l’encours de dette de certains Etats.
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