
Les marchés anticipent un statu quo de la Banque d’Angleterre

L’amélioration de l’activité économique au Royaume-Uni éloigne la perspective d’un assouplissement monétaire supplémentaire de la BoE. Les marchés à terme ont révisé à la baisse leurs anticipations et ne tablent plus que sur 6 bp de baisse des taux de la Banque d’Angleterre d’ici la fin de l’année, alors que le consensus table lui aussi sur un statu quo sur l’ensemble des outils monétaires de l’autorité à l’issue de sa réunion de jeudi. «Les taux monétaires suggèrent maintenant que la probabilité d’une nouvelle baisse du taux avant la fin de l’année est très faible, en dépit des propos récents de Mark Carney», confirme Natixis. Lors d’une audition devant la Commission du Trésor britannique, le gouverneur de la BoE a expliqué la résistance de l'économie britannique par ses mesures d’urgence prises début août.
Les minutes de sa dernière réunion publiées la semaine dernière ont révélé des divisions au sein des membres du Conseil (MPC) au moment même de réenclencher la baisse de taux et du programme de rachats de Gilts et d’obligations corporates d’un montant cumulé de 70 milliards de livres étalés sur une période de 18 mois. Si une majorité d’entre eux se sont dit prêts à baisser à nouveau les taux dans le cas où l’activité du pays évoluerait en ligne avec leurs prévisions d’une croissance du PIB ramenées à 0,8% en 2017 et 1,8% en 2018, «compte tenu des indices récents révélant un rebond de l’activité, le niveau de taux devrait être maintenu jeudi», explique Oxford Economics. Ce dernier estime ainsi que le risque d’une récession au Royaume-Uni a reculé depuis un mois d’un niveau de 30%, à 25%.
Sur le marché des changes, la livre s’est offert un rebond de 3,5% face au dollar et 2,5% face à l’euro depuis mi-août à la suite de la hausse des indices PMI, après une forte correction depuis le Brexit. «Cette semaine, le potentiel de baisse de la livre sera limité sachant que le marché est déjà très vendeur de livres et que les prochains indicateurs économiques pourraient encore surprendre positivement», estime néanmoins Natixis. Les rendements se sont également tendus, surtout sur la partie longue, à hauteur de 35 pb sur la partie 10 ans sur la période. Malgré cette embellie, les économistes restent prudents quant à sa pérennité. «Le manque de visibilité sur les perspectives de moyen et long terme devrait entretenir une forte volatilité de ces données dans les mois à venir et peser sur l’activité», souligne le Crédit Agricole.
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