
Les marchés actions ne sont pas à l’abri d’un risque de liquidité

Même si le sujet est «a priori improbable lorsqu’on parle du S&P 500, l’indice actions considéré comme le plus liquide au monde», Bank of America Merrill Lynch (BAML) s’intéresse à l’impact qu’auraient des retraits massifs sur le marché d’actions à la suite des problèmes de liquidité qui ont affecté le marché des taux interbancaires nord-américains au jour le jour («repo») le 17 septembre. Selon la banque, le risque n’est pas nul.
Les transactions sur les large caps sont de plus en plus le fait d’investisseurs «non fondamentaux», notamment de fonds passifs ou algorithmiques et des traders haute fréquence (HFT), au point que «le volume quotidien moyen des transactions sur le S&P 500 baisse depuis des années (de 1% à moins de 0,6% des market caps) et, les banques ne fournissant plus la même liquidité qu’avant-crise, l’écart bid-ask pour un titre moyen du S&P 500 est proche de son plus haut niveau de plusieurs années», note Savita Subramanian, stratégiste quantitatif chez BAML, évoquant une fourchette de 0,050-0,070 en moyenne sur trois mois en 2018 et 2019, plutôt qu’entre 0,025 et 0,050 auparavant.
Concentrations anormales sur quelques titres
La montée des gestions passives peut créer des problèmes car «les disciplines d’achat et de vente y sont déterminées uniquement par les entrées et les sorties», ajoute Savita Subramanian, même si les ETF (exchange traded funds) restent assez sous-représentés dans les plans d’épargne retraite 401(k) que les Américains alimentent automatiquement chaque mois. En outre, les investissements se concentrent anormalement sur quelques titres spécifiques, avec le risque d’avoir peu d’acheteurs quand le marché se retourne, poursuit la stratégiste, qui avertit de risques particuliers juste après la fin des trimestres quand, comme début octobre, les fonds tendent à dénouer leurs positions pour répondre en même temps à des charges fiscales et au rebalancement trimestriel.
Enfin, comme les fonds de pension détenteurs d’actifs ont augmenté leur exposition au private equity, «toute perturbation de ces marchés privés (sorties via les IPO, chocs de financement) pourrait les obliger à rechercher du cash pour répondre quand même à leurs engagements (comme en 2008-2009, ndlr) en vendant les actifs les plus liquides de leurs portefeuilles, donc les actions cotées», conclut l’étude.
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