Les marchés actions européens manquent de soutien local

La forte reprise des flux vers l’Europe tient avant tout aux investisseurs étrangers, notamment américains.
Xavier Diaz
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La part des investisseurs européens dans la détention des actions européennes a été divisée par deux en 15 ans.  -  AdobeStock

Les derniers flux hebdomadaires ne reflètent pas la dynamique positive qui s’est emparée des actions européennes depuis la fin 2020. Au cours de la période de sept jours au 23 juin, les fonds d’actions européennes n’ont collecté que 0,2 milliard d’euros. Mais depuis le début de l’année, la photographie est toute différente.

«Les fonds actions ont enregistré leur onzième semaine consécutive de collecte positive, quoiqu’à un rythme plus modéré», notent les stratégistes de Bank of America. Des flux d’investissement que le continent européen n’avait pas connus depuis des années. «Les actions européennes profitent d’une période d’importante collecte que l’on n’avait pas vue depuis 2015», note Sharon Bell, stratégiste chez Goldman Sachs. Sans surprise, les titres value et les cycliques ont le plus profité de cette dynamique.

Ces flux sont venus de façon synchronisée de toutes les régions ainsi que des investisseurs particuliers, notamment. «Les investisseurs individuels se sont remis à acheter des actions après avoir été vendeurs pendant longtemps», poursuit la stratégiste de Goldman Sachs. Le gros des flux a été apporté par les investisseurs institutionnels qui ont recommencé à acheter des actions européennes dès la mi-2020 mais les achats des particuliers ont accéléré ces derniers mois avec trois mois de retard par rapport aux institutionnels (voir graphique).

Le principal enseignement de cette récente période est que les investisseurs non-résidents, américains et asiatiques, sont le principal moteur de cette reprise des flux. Surtout, loin d’être des investisseurs marginaux, les Américains sont même devenus des investisseurs dominants sur ce marché avec 28% de détention, multipliée par deux depuis la crise financière (en revanche la part des actions européennes dans leurs portefeuilles a eu tendance à diminuer à 3,6%, en raison de la forte progression des actions américaines en relatif).

Surtout, Goldman Sachs constate que les investisseurs européens ne sont pas un soutien suffisant, notamment les fonds de pension et les assureurs qui, en raison des contraintes réglementaires, Solvabilité 2, notamment pour les assureurs, privilégient d’autres investissements comme les obligations crédit ou les actifs réels. La part de ces investisseurs dans la détention des actions européennes a été divisée par deux en 15 ans, à 3%. «Sur long terme, le problème de l’Europe est moins le manque d’acheteurs étrangers que l’absence d’investisseurs domestiques capables d’allouer leurs investissements dans les actions», tranche Goldman Sachs. Un problème bien connu mais jamais réglé.

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