
Les marchés acclament l’arrivée de Mario Draghi au gouvernement italien

L’indice FTSE MIB de la Bourse de Milan a gagné 2,7% mercredi matin (à 22.652 points), tandis que les rendements du BTP 10 ans italien chutaient de 9 points de base, à 0,56%, pour accueillir l’arrivée de Mario Draghi au gouvernement italien, invité par le président de la République Sergio Mattarella à essayer de sortir l’Italie de la crise politique actuelle. Le président a officiellement chargé l’ancien président de la Banque centrale européenne de constituer un gouvernement sous réserve qu’il trouve une majorité parlementaire.
Cette crise s’est matérialisée le 13 janvier avec la démission des ministres du parti Viva Italia (Matteo Renzi), qui a fait perdre la majorité au Sénat de la coalition gouvernementale formée par le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et le Parti démocrate (PD). Le premier ministre Giuseppe Conte n’a, depuis, jamais réussi à remobiliser assez de sénateurs centristes pour envisager un troisième gouvernement. Le président de la Chambre des députés, Roberto Fico (M5S), avait reçu un mandat du président de la République pour tenter de dernières négociations entre vendredi et mardi soir, en vain. Matteo Renzi a dénoncé trop de désaccords - sur la gestion des fonds de relance européens, le recours à la ligne santé du Mécanisme européen de stabilité (MES), les vaccins, la gestion des écoles, etc. – pour envisager un retour dans un gouvernement proche de celui actuel.
Encore des questions
A l’issue de la présentation de Roberto Fico sur l’absence d’une majorité unie, Sergio Mattarella avait rappelé l’urgence de la situation mardi soir, et annoncé vouloir faire appel à l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE). Ce dernier s’est présenté au Palais du Quirinal à midi, et tentera de proposer un gouvernement d’union nationale afin de lutter contre le virus et de gérer la crise ainsi que le Plan de relance de quelque 220 milliards (dont 209 en provenance des fonds européens).
Rien n’est encore certain, notamment sur le fait que le Parlement pourrait soutenir une telle administration dirigée par Mario Draghi, ont rappelé les analystes d’UniCredit. Le M5S, parti avec le plus d’élus dans les deux chambres, s’est même jusque-là déclaré opposé à cette idée qui rassure les marchés, a rappelé Antoine Bouvet, stratégiste taux d’ING.
Si cette tentative échouait, la dernière solution serait de renvoyer les Italiens aux urnes, pour des élections législatives dont les partis eurosceptiques de la Ligue (Matteo Salvini) et de Fratelli d’Italia (Giorgia Melloni) seraient les grands favoris…
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