
Les investisseurs s’arrachent les emprunts grecs

La Grèce a émis ce mercredi 2,5 milliards d’euros d’obligations supplémentaires sur une souche existante à 10 ans (GGB 0,75% 18/6/31).
L’opération, qui se tenait au lendemain d’une émission également à 10 ans de 10 milliards d’euros de l’Italie, a reçu 30 milliards de demandes, soit 12 fois l’offre. Mardi, l’émission réalisée par l’Italie a été couverte plus de six fois par la demande.
Les deux pays ont profité d’une fenêtre d’émission favorable avec la baisse récente des taux avant la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi qui devrait confirmer la poursuite des achats d’actifs (programme PEPP).
La demande pour le papier grec a sans doute été gonflée par les ordres de hedge funds qui se positionnent pour vendre à la BCE touchant ainsi rapidement la prime d’émission avec peu de risque. Cette forte demande a toutefois permis au Trésor grec de réduire le prix d’émission, le spread étant abaissé de 90 points de base (première indication) à 82 pb au-dessus des midswaps, soit un rendement de 0,89%.
Les emprunts à 10 ans grec traitaient à 0,82% de rendement sur le marché secondaire.
Les banques aussi
L’appétit des investisseurs pour les emprunts grecs s’est aussi manifesté dans une autre transaction. La banque Piraeus Bank a placé mercredi 600 millions d’euros d’obligations subordonnées notées Ca par l’agence Moodys’, l’un des crans les plus bas de la catégorie high yield. Ces dettes dites AT1 (additional tier one), dont la valeur peut être effacée si la solvabilité du groupe se dégrade trop fortement, ont été mises à prix pour verser un coupon de 8,75%. Le rendement moyen des titres AT1 en euros est de 3,1%.
A ce niveau de rendement, le plus élevé offert cette année par une banque pour une dette en euro, le livre d’ordres des investisseurs a représenté quatre fois le montant final de l’offre. Piraeus Bank a pu lever deux fois plus d’argent que prévu. Le groupe, qui a mené une augmentation de capital début 2021, constitue un pari sur la baisse des créances douteuses dans le système bancaire grec.
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