Les investisseurs augmentent leurs paris sur une hausse du prix du pétrole

Le prix de l’or noir reste borné, tiraillé entre les coupes de l’Opep et la reprise du schiste américain malgré une spéculation record à la hausse.
Bastien Bouchaud
pétrole, Exploitation pétrolière Statoil à Bakken, North Dakota.
La production pétrolière aux Etats-Unis pèse sur les marchés.  -  Forage dans le Nord-Dakota. Photo O.J. Bratland/Statoil

Les investisseurs en sont convaincus, le prix du pétrole va continuer à monter. Ils ont de nouveau augmenté leurs paris spéculatifs sur une hausse des prix la semaine dernière, avec pour la première fois plus d’un million de contrats misant sur ce résultat. Sur le brut léger américain (WTI), les données de la CFTC montrent une concentration inédite des investisseurs en position longue. Pourtant, depuis qu’il est repassé au-dessus des 50 dollars le baril suite à l’annonce d’un accord sur une réduction de la production entre l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et 11 pays non membres, l’or noir ne parvient pas à sortir de ses bornes alors que sa volatilité est tombée à un point bas de deux mois et que «95% des clôtures journalières se sont inscrites dans une bande de 3,75 dollars par baril», entre 51 et 55 dollars, observe David Martin, économiste matières premières chez JPMorgan.

Le rebond des prix tient à l’espoir de voir les marchés se rééquilibrer suite aux réductions de production décidées par l’Opep associées à la croissance de la demande. Un niveau de respect inédit de l’accord, de plus de 90% au sein de l’Opep, a soutenu les prix, le cartel indiquant clairement sa volonté de peser sur le marché. Des doutes subsistent toutefois sur la capacité du cartel à tenir sur la durée, notamment face à un rebond de production en Libye et au Nigeria. A l’inverse, les données hebdomadaires sur les stocks de brut et sur la production pétrolière aux Etats-Unis pèsent sur les marchés, l’Agence d’information sur l’énergie mettant en évidence depuis le début de l’année une croissance des stocks à des plus hauts historiques et une faiblesse de la demande d’essence. Les puits de pétrole en forage demeurent également sur une tendance ascendante outre-Atlantique.

«Les prix continuent d’être tiraillés entre les influences contradictoires des annonces de chute de production de l’Opep et de hausse des stocks de brut américains», confirme David Martin. Avec autant de paris concentrés sur une hausse des prix, une telle situation créée des risques «Si les stocks ne commencent pas à baisser dans les semaines qui viennent, les marchés vont de plus en plus se concentrer sur les risques de baisse des prix», explique-t-il. Or, «n’importe quel choc négatif sur la demande pourrait entraîner une liquidation de ces positions faisant baisser les prix de 5 à 10 dollars par baril».

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