
Les fonds monétaires et actions subissent une forte décollecte

Un marché divergent. Les fonds monétaires ont accusé au cours de la semaine écoulée (données au 1er juillet) leur plus importante décollecte depuis décembre 2019 avec 28,8 milliards de dollars de rachats, selon EPFR, Bank of America Securities (BoA) et Barclays. Les fonds actions ont, de leur côté également, continué de subir des sorties, alors que lesmarchés sont jugés bien valorisés et que l’accélération de l’épidémie aux Etats-Unis inquiète (53.000 nouveaux cas, un pic). Les rachats dans les fonds actions ont cette semaine encore atteint 7,1 milliards. Autre signe de la prudence des investisseurs, les fonds high yield (HY) ont enregistré 3 milliards de sorties, soit leur première décollecte nette en quatorze semaines.
Dans leur ensemble, les fonds obligataires affichent encore une collecte positive à hauteur de 15,3 milliards, dont 12,3 milliards pour les fonds investment grade (IG) et 5,3 milliards pour les dettes souveraines (leur plus importante collecte en seize semaines). Les fonds de dettes indexées sur l’inflation ont enregistré leur troisième plus importante collecte à 1,6 milliard, soit 1,2% du total de l’actif sous gestion. Les fonds or ont engrangé 2 milliards.
La technologie et la santé toujours recherchées
Dans le détail, en actions, les valeurs américaines accusent leur deuxième semaine consécutive de rachats nets (4,8 milliards). Mais avec une divergence notable et inédite au sein de ce marché. Les fonds spécialisés dans les petites valeurs et dans le style value ont enregistré une collecte positive, de même que les fonds tech et santé une semaine de plus.
A noter que depuis le début de l’année, dans les fonds actions, seuls les produits spécialisés dans la technologie et la santé enregistrent des souscriptions nettes positives (49 milliards). Le cash, malgré la récente décollecte, reste le roi avec 1.147 milliards de collecte, soit près de 20% de l’actif sous gestion dans la catégorie. L’IG et le HY engrangent 106 milliards grâce au soutien des banques centrales et l’or et les matières premières 60 milliards.
Les marchés émergents souffrent
En revanche, côté rachats nets depuis le début de l’année, les marchés émergents (dettes et actions) sont les plus affectés par la fuite des investisseurs avec 91 milliards de sorties, suivis par les actions européennes (32 milliards) et les actions value américaines (26 milliards). Les analystes de BoA notent d’ailleurs que l’écart entre la performance des banques (secteur value par excellence) et de la technologie, au cours des vingt dernières années, n’a jamais été aussi large (300 points) sur le marché américain. Depuis le début de l’année, l’indice S&P 500, qui ne perd plus que 3,1% aprèsson rebond de 20% au deuxième trimestre (le plus important depuis 1998), serait en baisse de 10,4% s’il n’intégrait ni les secteurs tech, ni la santé et ni Google et Amazon. S’il n’y avait que ces valeurs, l’indice S&P 500 serait à 4.000 points et afficherait une progression de 23,2% depuis le début de l’année.
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