
Les Etats-Unis s’accommodent d’une réforme cosmétique de l’Aléna

Les Etats-Unis et le Canada sont finalement parvenus dans la nuit de dimanche à lundi à un compromis sur la réforme de l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna), mettant un terme à plus d’une année de renégociation qui a tenu en haleine les milieux d’affaires. Donald Trump, qui a dénoncé l’Aléna comme «le pire accord commercial» de l’histoire des Etats-Unis, a salué dans un tweet «un super accord» qui «ouvre des marchés à nos agriculteurs et notre industrie et réduit les barrières douanières vers les Etats-Unis». Les marchés ont accueilli l’accord avec soulagement après les menaces répétées de sortie unilatérale des Etats-Unis, d’autant que ce nouvel accord ressemble davantage à la remise à niveau envisagée par le Canada et le Mexique qu’à la réécriture complète vendue par la Maison-Blanche.
Les Etats-Unis ont ainsi dû édulcorer leurs principales demandes, qu’il s’agisse des règles d’origine sur les automobiles, de la clause d’extinction de l’accord, ou encore des mécanismes de résolution des disputes. De même sur l’accès au marché laitier canadien, dernière pomme de discorde entre les deux voisins, où Ottawa a finalement concédé un quota légèrement supérieur à ce qui était promis dans le cadre du TTIP dont le président américain s’était retiré. Les Etats-Unis ont par ailleurs obtenu des concessions significatives du Canada sur la propriété intellectuelle, ainsi qu’une hausse substantielle du seuil en dessous duquel les achats transfrontaliers ne sont soumis à aucune taxe douanière. Donald Trump a également obtenu une concession qui lui tenait à cœur : l’Aléna n’est plus, remplacée par un nouveau nom, l’Accord Etats-Unis-Mexique-Canada (AEUMC).
Si l’accord tripartite reste muet sur la question des droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium, dont la suspension est réclamée par le Canada et le Mexique, les deux pays ont obtenu qu’un quota de 2,6 millions de véhicules soit exempté d’hypothétiques futurs droits de douane américains, au cas où Washington déciderait de mettre à exécution sa menace de taxer les importations automobiles au motif de la sécurité nationale.
Le texte de l’AEUMC a été soumis au Congrès américain dès sa conclusion, ce qui permettra sa signature fin novembre par Donald Trump, Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, et Enrique Peña Nieto, le président mexicain sortant. Il lui faudra encore être ratifié par les différents Parlements.
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