
Les Etats-Unis ont tout à perdre à étendre la guerre commerciale au-delà de la Chine

Plutôt que de chercher de nouvelles cibles au Japon ou en Europe pour sa politique commerciale offensive, Donald Trump ferait mieux de se concentrer sur la Chine. Les Etats-Unis seraient en effet les grands perdants d’une guerre commerciale mondiale, à en croire une étude réalisée par des économistes de la Banque centrale européenne (BCE) et publiée hier. Une hausse de 10% de l’ensemble des tarifs douaniers américains, suivis de représailles équivalentes de ses partenaires commerciaux, pèserait sur l’activité économique américaine à hauteur de 2 points de PIB dès la première année, d’après cette étude, alors que la Chine bénéficierait dans le même temps d’un surplus d’activité. «Une économie qui impose des droits de douane suscitant des représailles de la part d’autres pays se retrouve perdante», concluent les chercheurs. «Le niveau de vie s’y dégrade et des emplois sont détruits».
Une hausse des droits de douane a deux effets directs contraires sur l’activité économique. En augmentant le prix des importations, elle pèse sur la consommation et l’investissement, et érode le PIB. Mais en même temps, les consommateurs peuvent substituer aux produits importés des produits locaux, ce qui vient soutenir la croissance. L’importance de chaque facteur dépend de la capacité des producteurs locaux à offrir des produits de remplacement. Consciente de ces enjeux, l’administration Trump a privilégié dans un premier temps ses tarifs douaniers sur les produits les plus faciles à importer d’autres sources que la Chine, mais les dernières mesures, portant sur 200 milliards de dollars d’importations, n’ont pas pu être aussi sélectives.
L’impact asymétrique sur les Etats-Unis et la Chine est lié au fait que le modèle suppose une hausse générale des tarifs douaniers américains à l’encontre de l’ensemble de ses partenaires, et une riposte équivalente de ceux-ci. La Chine profite ainsi du renchérissement des produits américains dans des pays tiers pour y augmenter ses parts de marché. Etant donné que pour le moment, l’offensive américaine reste principalement concentrée sur la Chine, le même mécanisme peut aujourd’hui bénéficier aux pays tiers, notamment européens, aux Etats-Unis comme en Chine. Ces bénéfices sont toutefois transitoires, préviennent les économistes de la BCE, et s’estompent après quelques années à mesure que les industriels américains reconstituent des chaînes de production locales.
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