
Les Etats européens affluent sur le marché primaire

Cette semaine est marquée par un montant total de près de 25 milliards d’euros d’adjudications de la part des Trésors européens avec le lancement de nouvelles lignes de référence (benchmarks), dans un contexte de rendements des pays cœur proches de leurs plus bas historiques.
Avec seulement 6 milliards d’euros de tombées cette semaine, l’offre nette devrait ainsi approcher les 20 milliards. Le marché a bénéficié des propos rassurants du président de la Banque centrale européenne Mario Draghi et de Benoit Cœuré, confirmant tous deux leur volonté de prendre de nouvelles mesures en mars pour soutenir l’inflation.
Un jour après le lancement d’un nouveau benchmark belge à 10 ans, les investisseurs ont plébiscité la nouvelle ligne de titres à 30 ans émise mardi par la Belgique, qui a levé un montant plus fort que prévu de 3,5 milliards d’euros en concédant un spread de 63 pb par rapport au taux midswap. Les 4 milliards d’euros abondés par le Trésor allemand sur son OBL d’échéance 2021 ont aussi été facilement digérés malgré la cherté des titres sur le marché secondaire, Berlin en profitant même pour concéder un rendement historiquement bas pour une maturité de 5 ans, à -0,36%.
Aujourd’hui, c’est le Trésor français qui arrivera sur le marché avec une nouvelle ligne d’OAT 0,5% à 10 ans d’échéance mai 2026. Il viendra également abonder ses lignes de maturité 2023 et 2031, pour un montant cible total de 9 milliards d’euros. Il sera accompagné par son homologue espagnol qui lancera une nouvelle ligne à 5 ans, rouvrira ses obligations 1,95% d’échéance juillet 2030 et enfin viendra «taper» ses titres novembre 2024 pour un montant cible cumulé de 5,25 milliards d’euros. ING estime que les nouveaux titres à 5 ans devraient ressortir à un niveau de spread d’environ 60 pb.
Le rendement du Bund allemand à 10 ans est revenu lundi à seulement 3 pb de son plus bas niveau historique de 7,6 pb enregistré au mois d’avril 2015, même s’il est légèrement tendu depuis à environ 0,2%. Cette forte chute des rendements de la zone euro s’est accompagnée d’un mouvement général de resserrement des spreads. Après être remonté le 11 février à leurs plus hauts niveaux de 2015, l'écart des rendements périphériques contre Bund s’est depuis détendu de 27 pb pour l’Italie, de 23 pb pour l’Espagne, et de 107 pb pour le Portugal.
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