
Les entreprises américaines redoutent de nouveaux tarifs contre la Chine

Les sociétés américaines sont quasi unanimes pour critiquer la proposition du représentant américain au Commerce (USTR) d’imposer jusqu’à 25% de droits de douane supplémentaires sur 200 milliards de dollars d’importations chinoises. C’est ce qui ressort des plus de 1.400 commentaires envoyés à l’administration américaine, qui a ouvert hier six jours d’auditions publiques sur le sujet, où près de 360 personnes devraient intervenir. «Les tarifs proposés par l’USTR sur 200 milliards de dollars supplémentaires d’importations chinoises accroissent considérablement les dommages subis par les consommateurs, les travailleurs, les entreprises et l’économie américaine», dénonce la Chambre de commerce des Etats-Unis. Le principal lobby des entreprises américaines critique encore l’absence d’une «stratégie cohérente» de l’administration et appelle à des «discussions sérieuses» avec Pékin.
Les Etats-Unis ont déjà imposé deux salves de droits de douane sur des importations chinoises. La première, au 6 juillet, concernait 34 milliards de dollars de produits chinois. La deuxième, qui doit prendre effet jeudi, y ajoute 16 milliards de biens. Sur ces deux mesures, l’administration américaine a pu épargner les produits vendus directement aux consommateurs américains. Mais elle n’a pu le faire pour la nouvelle liste – plus de 6.000 produits, du siège pour bébé aux vélos, en passant par les sacs à main et les cercueils. Et le même scénario est à l’œuvre pour les chaînes de production et d’approvisionnement. SEMI, qui défend les intérêts des producteurs de semi-conducteurs, s’apprête ainsi à témoigner pour la troisième fois devant l’USTR des coûts et des pertes de temps liés à un changement de fournisseurs.
La période de commentaires s’achève le 6 septembre, date à partir de laquelle le président américain pourra décider à tout moment de la mise en œuvre de ces droits de douane supplémentaires.
La reprise des discussions entre Pékin et Washington est donc vue d’un bon œil par le monde des affaires outre-Atlantique. Une délégation chinoise menée par le vice-ministre du Commerce, Wang Shouwen, arrivera cette semaine aux Etats-Unis, pour discuter avec David Malpass, sous-secrétaire au Trésor.
Plus d'articles du même thème
-
La chute se poursuit sur des marchés paniqués par la guerre commerciale
Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge vif lundi après le plongeon des marchés asiatiques. Les taux continuent également à reculer. -
L’Opep et Donald Trump réveillent le spectre d’un pétrole à 60 dollars
Le cours de l’or noir a chuté de plus de 10% en deux jours. Alors que les droits de douane américains risquent de peser sur la demande, le cartel des pays exportateurs a annoncé une hausse surprise de sa production en mai. -
La Chine riposte aux Etats-Unis et donne un nouveau coup de massue aux marchés
Les actions européennes plongent de nouveau après que Pékin a dévoilé une série de mesures en réponse aux droits de douane américains.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions