
Les défaillances d’entreprises rebondissent en France

Sur un an, la détérioration est marquée. Le nombre de défaillances d’entreprises en France a bondi de 48,7%, à 41.020, selon les chiffres provisoires à décembre 2022 publiés le 5 janvier par la Banque de France. La tendance concerne tous les secteurs d’activité avec une évolution plus marquée pour l’hébergement et restauration (+105,7%), l’industrie (+64,3%) ou les activités financières et d’assurance (+56,6%). L’agriculture et les activités immobilières résistent mieux avec des hausses de 7,1% et 9,1%, respectivement.
Par tailles de sociétés, les petites et très petites entreprises (PE et TPE) ont vu les défaillances dans leur rang grimper de plus de 90%, contre 74% pour les moyennes entreprises et seulement 21% pour les entreprises de taille intermédiaire et les grandes entreprises (ETI-GE). Les microentreprises et celles dont la taille n’a pas pu être déterminée, qui représentent 93% de la totalité des défaillances, affichent une hausse de 46%.
Mieux qu’en 2019
En dépit de cette flambée, il n’y a pas lieu de sombrer «dans un pessimisme qui n’a pas lieu d’être», estime Eric Lenoir, président de Cartan Trade. «La Banque de France ne s’attend pas à une vague de faillites dans les mois à venir», a par ailleurs indiqué à l’AFP Emilie Quema, directrice des entreprises au sein de l’institution. Les chiffres au titre de 2022 restent en outre largement inférieurs aux niveaux de défaillances observés avant la période de crise sanitaire. Le nombre total de défaillances l’an dernier est encore 20% inférieur à ceux observés en 2019 et il faut retourner au tout début des années 2000 pour trouver des chiffres proches de 40.000. L’analyse par taille de société fait toutefois ressortir une augmentation des défaillances si on exclut la catégorie des «microentreprises et taille indéterminée». Les TPE et PE subissent ainsi une hausse de l’ordre de 20% et 29 ETI-GE sont entrées en cessation de paiement l’an dernier contre 26 en 2019.
Le poids des défaillances en termes d’encours de crédit (hors entreprises financières) a par ailleurs bondi pour les petites entreprises, à près de 1%, contre moins de 0,8% en 2019, un niveau plus vu depuis 2015. Pour les autres catégories, cet indicateur demeure historiquement faible et inférieur à 0,5%.
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