
Les contrats à terme sur le bitcoin démarrent sans faire de vagues

La première journée de cotation de contrats à terme sur le bitcoin sur le CBOE s’est déroulée sans incident majeur. Ed Tilly, le PDG de la place de marché basée à Chicago s’est félicité hier d’un «lancement opérationnel sans accroc et de marchés ordonnés tout au long de la séance». Le bitcoin a enregistré des gains de près de 9% hier d’après le site Coindesk, à 16.380 dollars. Sur le CBOE, l’échéance de janvier, de loin la plus échangée, affichait au même moment un cours de 17.700 dollars, signe que les investisseurs anticipent une poursuite plus douce du mouvement de hausse de prix de la cryptomonnaie.
«Le lancement des contrats à terme est un succès et témoigne d’une réelle attractivité du marché», estime Zahreddine Touag, cofondateur de l’Association française de gestion des cryptomonnaies et trader de bitcoin à titre personnel. La volatilité, particulièrement importante sur le bitcoin, a également été de la partie pour le lancement de ces premiers futures. Deux coupe-circuits, de respectivement 2 et 5 minutes, ont été enclenchés suite à une hausse de 10% puis de 20% du contrat de janvier. En termes de volumes, plus de 3.400 contrats ont été échangés, soit un notionnel supérieur à 60 millions de dollars. En comparaison, sur les 24 dernières heures, les transactions sur le bitcoin ont représenté plus de 11,5 milliards de dollars d’après le site coinmarketcap. «Le marché à terme n’est pas encore assez important pour engendrer de réelles pressions à la baisse sur le sous-jacent», observe Zahreddine Touag.
En revanche, «il est évident que les volumes vont augmenter», juge Jean-Benoît Gambet, gérant chez Eiffel Investment Group. «Beaucoup d’investisseurs institutionnels sont restés en retrait pour ce premier jour de cotation, alors que des fonds d’investissements (hedge funds, ETF) vont tirer profit de l’opportunité de se couvrir pour se développer sur le bitcoin», explique-t-il. La plupart des grandes banques ont ainsi refusé de jouer les intermédiaires pour leurs clients pour ces contrats à terme, dont JPMorgan, Bank of America Merrill Lynch, Citigroup et Barclays. Seules Goldman Sachs et ABN Amro ont accepté le rôle pour certains clients triés sur le volet, ont-elles indiqué à l’AFP. REX Shares et Van Eck ont de leur côté demandé hier à la SEC d’approuver des ETF basés sur des futures plutôt que sur le bitcoin lui-même, alors que le régulateur américain s’est montré jusqu’à présent très prudent.
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