
Les conflits commerciaux compliquent les décisions de la Fed

Une nouvelle hausse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed) en septembre est quasi certaine. C’est ce qui ressort du compte rendu, publié hier soir, de la réunion de son comité de politique monétaire (FOMC) qui s’est tenue les 31 juillet et 1er août derniers, lors de laquelle elle a laissé inchangé le taux des Fed funds. «Bon nombre de participants ont laissé entendre que si les données macroéconomiques à venir continuaient à aller dans le sens de perspectives favorables, il serait vraisemblablement bientôt approprié de faire un nouveau pas vers une politique moins accommodante», indiquent ces «minutes».
La banque centrale américaine, qui a entamé fin 2015 son actuel cycle de hausse des taux, estime que la vigueur de la croissance de la première économie mondiale pourrait se traduire par un dépassement permanent de son objectif en matière de prix à la consommation, à savoir une inflation de 2%. Un relèvement d’un quart de point placerait les taux directeurs dans une fourchette de 2 à 2,25%, en dessous du plancher de 2,3% estimé pour atteindre un taux jugé neutre pour l’économie du pays. La fourchette haute estimée pour ce taux neutre s’élève à 3,5%. De nombreux responsables ont d’ailleurs indiqué qu’il serait sans doute approprié de supprimer «assez rapidement» la qualification de politique monétaire «accommodante» dans le discours de l’institution.
Mais les membres du FOMC se sont inquiétés de voir l’escalade dans les tensions commerciales mondiales affecter les ménages et les entreprises, représentant ainsi «une source importante d’incertitude et de risques» si elles se prolongeaient avec l’instauration de barrières douanières. Un certain nombre de ces banquiers centraux ont néanmoins noté que «la plupart des entreprises concernées par les conflits commerciaux n’avaient pas encore réduit leurs investissements ou leurs recrutements», malgré la perturbation de certaines chaînes logistiques.
La Fed est en outre confrontée aux déclarations du président Donald Trump, qui a critiqué à plusieurs reprises la remontée des taux, affirmant avoir besoin du soutien de l’institution pendant que son administration négocie des accords commerciaux avec plusieurs pays. Les membres du FOMC «sont clairement en train de débattre de l’ampleur des hausses de taux à venir», juge Seth Carpenter, économiste en chef d’UBS pour les Etats-Unis.
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