
Les Bourses européennes refusent de passer les traders aux 35 heures

C’est non. La Fédération européenne des Bourses (FESE) a fait savoir mercredi qu’elle s’opposait à la réduction des horaires d’ouverture des marchés d’actions en Europe, demandée par les représentants des grandes banques et des gestionnaires d’actifs.
L’Association des marchés financiers européens (AFME) et l’Investment Association (IA) souhaitaient que les horaires boursiers en Europe soient réduits de 90 minutes, soit une ouverture de sept heures, de 10h00 à 17h00 ou de 10h30 à 17h30. Les deux associations ont répondu en ce sens à la consultation d’Euronext qui s’achevait le 30 juin et qui faisait suite à celle du London Stock Exchange (LSE), favorable à un raccourcissement de la séance. «Une réduction de 90 minutes des horaires boursiers sur les marchés européens permettrait de concentrer la liquidité et de créer des marchés plus efficaces, ce qui profiterait en fin de compte aux épargnants et aux investisseurs», indique l’AFME. L’association souligne aussi que les échanges se concentrent déjà sur la fin de la journée. Le bien-être des traders, dont la journée type commence bien plus tôt et finit bien plus tard que la séance, est aussi invoqué, le secteur craignant de ne plus pouvoir attirer les talents.
Des arguments balayés par la FESE, qui craint que ses membres ne perdent une partie de la liquidité au profit de plates-formes alternatives, telles que les internalisateurs systématiques de certains courtiers. Le lobby des bourses fait également valoir que la séance en Europe couvre à la fois la fermeture des places asiatiques – reste à démontrer que celles-ci ont un vrai impact sur les valeurs européennes – et l’ouverture de Wall Street. Quant à l’argument du bien-être, la FESE renvoie les employeurs à leurs responsabilités.
«Il est décevant de voir la FESE rejeter cet appel à une réduction des horaires avant même que l’un de ses membres, Euronext, ait eu le temps d’examiner les réponses à sa consultation», a réagi April Day, managing director à l’AFME. Interrogé par L’Agefi, Euronext précise qu’il publiera dans la deuxième moitié de juillet les conclusions de l’exercice, «ainsi qu’une évaluation détaillée de l’impact potentiel d’un changement d’heure d’ouverture des marchés» qui tiendra compte des positions de toutes les parties prenantes.
La Bourse de Londres, qui n’est plus membre de la FESE, n’a rien décidé encore, mais préférerait une solution harmonisée avec les places continentales.
Plus d'articles du même thème
-
La chute se poursuit sur des marchés paniqués par la guerre commerciale
Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge vif lundi après le plongeon des marchés asiatiques. Les taux continuent également à reculer. -
Les cours de Bourse des gestionnaires d'actifs ne sont pas épargnés par la bataille des tarifs douaniers
L'Agefi a calculé et compilé les variations de cours enregistrées par les gestionnaires d'actifs cotés en Bourse sur les séances du 3 et 4 avril 2025 après les annonces américaines sur les droits de douane. -
Le risque de surenchère tarifaire tétanise les marchés
La riposte de la Chine aux tarifs douaniers réciproques de Donald Trump a exacerbé le risque d'escalade et de récession, plongeant les marchés financiers encore davantage dans la tourmente. Wall Street accuse sa pire chute depuis la crise Covid. L'Europe efface ses gains de 2025. Les investisseurs fuient vers les emprunts d'Etat.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions