
Les banques centrales signent la fin d’une époque dorée pour les marchés

Les 30 ou 40 prochaines années ont de fortes chances d’être très différentes des 30 ou 40 dernières sur les marchés», juge Philippe Uzan, responsable de la gestion chez iM Global Partner. Le premier semestre 2022 montre à quel point le changement de régime est radical avec comme facteur principal la fin de la baisse des taux qui a soutenu l’ensemble des marchés financiers au cours des quatre dernières décennies.
De fait, dans cette période, ce régime a permis aux différents marchés de dégager des rendements positifs régulièrement. Dans la plupart des cas, sur une base semestrielle, les actions et les obligations ont affiché des performances positives, la baisse des taux entraînant une revalorisation des obligations mais aussi des actions. Le deuxième semestre 1982 a été la meilleure période pour les marchés. Et quand les obligations ont affiché des performances négatives, les actions ont progressé, car ces baisses étaient généralement liées à un contexte économique favorable, forcément positif pour les actions. Même pendant les périodes les plus compliquées pour les marchés, comme au second semestre 2008, en pleine crise financière, la chute des actions a été en partie compensée par la hausse des obligations qui a joué à l’époque son rôle d’amortisseur.
Nouvelle ère
Mais le nouveau régime d’inflation et la virulence des banques centrales face à ce risque ont changé la donne avec la pire performance au premier semestre cette année des marchés obligataires et la chute des marchés actions chèrement valorisés. Au cours des 40 dernières années, les seuls moments où les actions et les obligations ont baissé en même temps ont été dans les années 1970. Ces performances, qui concernent les marchés américains, valent également pour l’Europe.
«Dans ce nouveau régime, les obligations ne vont plus être la force porteuse qu’elles ont été pour les actions au cours des dernières décennies, affirme Philippe Uzan. Ce d’autant qu’il faut s’attendre à un régime d’inflation plus élevé et plus volatil.» Au-delà des facteurs conjoncturels, plusieurs forces structurelles vont tendanciellement pousser l’inflation : la démographie avec la diminution de la population active, les limites de la mondialisation et la transition énergétique.
{"title":"","image":"286851»,"legend":"","credit":""}
Plus d'articles du même thème
-
La chute se poursuit sur des marchés paniqués par la guerre commerciale
Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge vif lundi après le plongeon des marchés asiatiques. Les taux continuent également à reculer. -
Les cours de Bourse des gestionnaires d'actifs ne sont pas épargnés par la bataille des tarifs douaniers
L'Agefi a calculé et compilé les variations de cours enregistrées par les gestionnaires d'actifs cotés en Bourse sur les séances du 3 et 4 avril 2025 après les annonces américaines sur les droits de douane. -
Le risque de surenchère tarifaire tétanise les marchés
La riposte de la Chine aux tarifs douaniers réciproques de Donald Trump a exacerbé le risque d'escalade et de récession, plongeant les marchés financiers encore davantage dans la tourmente. Wall Street accuse sa pire chute depuis la crise Covid. L'Europe efface ses gains de 2025. Les investisseurs fuient vers les emprunts d'Etat.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions