
Les banques amassent les liquidités de la BCE

La nouvelle opération de refinancement ciblé à long terme (TLTRO 3.8) de la Banque centrale européenne (BCE) a attiré encore beaucoup d’intérêts avec 110 milliards d’euros demandés par 224 banques européennes.
Cette opération avait été ajoutée au programme fin 2020, de même que celles de septembre et décembre prochains, alors que la BCE a prolongé le programme de juin 2021 à juin 2022 avec un taux d’emprunt de -1%.
Cette demande peut de nouveau être interprétée comme une volonté des banques de prêter à l’économie réelle, au-delà du ralentissement du taux de croissance des prêts au secteur privé : 3,2% en rythme annuel en avril, après 3,6% en mars et 4,5% en février ; et 3,2% pour les prêts aux entreprises non financières en avril, après 5,3% en mars et 7% en février, à cause d’importants effets de base baissiers (à l’inverse des prêts aux ménages) et des octrois de prêts anticipés en mars plutôt qu’en avril.
Succès récurrent
Mais c’est aussi pour les banques un moyen de mitiger l’impact des taux négatifs sur leurs revenus, puisque les fonds de la BCE leur sont avancés à des conditions financières très favorables.
Les dernières cessions ont presque toutes connu un gros succès : TLTRO 3.4 en juin 2020 (1.308 milliards), TLTRO 3.5 en septembre 2020 (174 milliards), TLTRO 3.6 en décembre 2020 et (50,4 milliards) et TLTRO 3.7 en mars 2021 (331 milliards).
L’encours total atteint désormais 2.190 milliards, et même 2.216 milliards en incluant les opérations PELTRO lancées en 2020 pour les banques qui prêtent davantage aux collectivités.
Divers analystes estiment que la BCE pourrait, dans le cadre de sa revue stratégique en cours, finir par en faire un outil de politique monétaire permanent du fait de la durabilité des taux négatifs.
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