Les achats de pétrole russe deviennent très avantageux

L’embargo décidé par l’Union européenne ne fait qu’accentuer la divergence des cours entre le pétrole russe et le Brent amorcée en mars.
Fabrice Anselmi
plateforme en mer du Nord, de gaz ou de pétrole (Gazprom International)
plateforme en mer du Nord, de gaz ou de pétrole (Gazprom International)  -  Gazprom International

Les exportations russes de pétrole brut par voie maritime ont atteint un sommet depuis quelques semaines et le rouble est revenu à des plus hauts depuis quatre ans et demi. Cela s’explique par les importantes remises que ses opérateurs proposent aux clients asiatiques pour acheter les barils que l’Europe a refusés avant même la mise en place de son embargo – on parle de 4 millions de barils/jour (mbj) reroutés vers l’Asie assez rapidement.

Le 2 juin, l’Union européenne (UE) a adopté un nouvel ensemble de sanctions contre la Russie, dont l’interdiction d’achat de pétrole brut par voie maritime à partir du 5 décembre prochain. La Pologne et l’Allemagne s’étaient déjà engagées à mettre fin à leurs importations de pétrole russe par ce canal, même sans interdiction de l’UE. Ce qui permettra de réduire les livraisons vers l’Europe d’environ 90% par rapport au niveau de 2021 (4,8 mbj), et pourrait encore faire diminuer les prix sur le pétrole en provenance de l’Oural, déjà 30 dollars/baril moins cher que le pétrole Brent européen (voir graphique).

En positivant, l’UE pourra toujours se dire que, outre les acheteurs asiatiques, ce sont les pays encore reliés au système de pipeline de Druzhba, soit la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque, qui en profiteront. Au détriment des autres pays européens, qui subissent les contrecoups des déséquilibres offre/demande des deux côtés de l’Atlantique.

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