
Le secteur privé retombe en contraction dans la zone euro

Les indices PMI sont la première jauge des effets des nouvelles mesures de restrictions prises par la plupart des pays européens ces derniers jours pour contrer la deuxième vague de la pandémie de coronavirus. Cet indicateur a été publié vendredi comme prévu en baisse, montrant que l’activité du secteur privé de la zone euro est retombée en territoire de contraction en octobre.
L’indice PMI composite, qui combine l’activité des services et celle du secteur manufacturier, ressort à 49,4, sous le seuil de 50 séparant la contraction de la croissance, après 50,4 en septembre, selon les données publiées par IHS Markit. L’indice composite est pénalisé par celui des services, tombé à 46,2 après 48,0 en septembre. L’activité du secteur manufacturier a en revanche dépassé les attentes avec un indice à 54,4, au plus haut depuis 26 mois, après 53,7 en septembre.
«La perspective d’un retour en récession mettra davantage de pression sur la Banque centrale européenne (BCE) pour mettre en oeuvre des mesures supplémentaires de soutien et sur les gouvernements pour aider à absorber l’impact des mesures de confinement», a commenté Chris Williamson, économiste d’IHS Markit.
En Allemagne, l’indice PMI composite est resté positif et pratiquement stable, à 54,5 après 54,7 le mois précédent, grâce au secteur manufacturier plus robuste - avec un indice à 58,0 – que les services dont l’activité s’est contractée avec un indice à 48,9.
Recul du PIB français au dernier trimestre
En France, l’indice PMI composite est tombé à un creux de sept mois à 47,3, après 48,5 en septembre, et reste ainsi sous le seuil de 50 qui marque le territoire de contraction. L’indice PMI manufacturier a baissé légèrement, à 51,0 après 51,02 en septembre, et l’indice PMI services a touché un creux de cinq mois, à 46,5 après 47,5 en septembre.
Ces mauvaises nouvellesen provenance des entreprises françaises confirment que «la récente progression des cas de covid-19 et les mesures de restriction prises en conséquence ont eu un effet négatif notable sur les conditions d’activité», note IHS Markit.
Vendredi, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré sur Europe 1 que la France connaîtrait au quatrième trimestre «probablement un chiffre de croissance négatif», après le fort rebond du troisième trimestre. Il a indiqué que les services de Bercy avaient intégré, dans le calcul d’estimation de la conjoncture, un recul du PIB sur ce dernier trimestre de l’année «parce que nous savions que l'épidémie pouvait repartir et qu’il y a beaucoup d’incertitude internationale, l'élection américaine et le Brexit.»
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