
Le risque d’une récession se confirme outre-Rhin

Le gouvernement allemand, qui doit approuver officiellement aujourd’hui son projet de budget pour 2020, prévoit d’accroître les dépenses publiques de 1%, pour un budget fédéral de 359,9 milliards d’euros en 2020, dont 44,9 milliards consacrés à la défense, a indiqué lundi le ministère des Finances. Pour la septième année d’affilée, l’Allemagne devrait ne pas alourdir sa dette (inférieure à 60% du PIB), même sans excédent budgétaire (10 milliards en 2018). Mais ces annonces, en même temps que divers indicateurs économiques, ne rassurent pas les économistes.
Dans la foulée du ZEW, l’indice IFO du climat des affaires a encore été publié en baisse en juin, à un plus bas de cinq ans (97,4). «Ce n’est pas une surprise, compte tenu de la mauvaise santé industrielle, que les services, jusqu’ici plus ou moins épargnés, se situent aussi sur une pente glissante. Cette contagion à l’ensemble de l’économie, avec des effets sur les perspectives d’emploi déjà visibles en mai, accroît le risque de récession à l’horizon du second semestre», note Véronique Riches-Flores, fondatrice de RF Research, en s’appuyant sur l’indicateur de changement de régime cyclique de l’IFO, qui n’a plus retrouvé la zone d’expansion depuis neuf mois.
Cet indicateur avait flirté avec son plus bas niveau fin 2018, avant de se reprendre au premier trimestre, sous l’effet d’un secteur de la construction plus dynamique et d’exportations qui, comme pour la France, ont bénéficié du stockage britannique dans la perspective d’un Brexit en mars. «Depuis, la mauvaise santé de l’économie ressort. Et avec, les inquiétudes autour d’un modèle industriel traditionnel qui ne s’est pas modernisé et qui, basé sur les exportations, souffrira plus que d’autres de la fin du multilatéralisme mondial. Il faudrait augmenter le budget considérablement, rattraper un retard handicapant dans les infrastructures et dans la défense. On attend des annonces, par exemple pour soutenir les entreprises face à l’intrusion de la Chine, mais l’Allemagne traîne souvent des pieds sur ces sujets», poursuit l’économiste, également inquiète face à la «japonisation» de la consommation.
En février, l’économiste Peter Bofinger avait déclaré que «le ‘zéro noir’ [l’équilibre du budget fédéral, NDLR] est un gros problème» et que l’Allemagne dispose de marges de manœuvre budgétaires sans équivalent dans le monde, des marges que le gouvernement néglige au risque de compromettre la croissance.
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