
Le reporting extra-financier se teinte de vert

La feuille de route verte de l’Union européenne continue de se préciser. La Commission a publié hier de nouvelles lignes directrices sur le reporting climat des entreprises, dans le cadre de son plan d’action pour un financement durable. Celles-ci viennent compléter les précédentes lignes directrices sur le reporting extra-financier. «L’urgence climatique ne nous laisse d’autre choix que de passer à un modèle économique climatiquement neutre. Les nouvelles directives d’aujourd’hui aideront les entreprises à révéler l’impact du changement climatique sur leurs activités ainsi que l’impact de leurs activités sur le climat, permettant ainsi aux investisseurs de prendre des décisions d’investissement plus éclairées», a déclaré Valdis Dombrovskis, vice-président chargé de la stabilité financière, des services financiers et de l’union des marchés des capitaux.
Présentation lors de la COP 25 au Chili
Le texte de la Commission témoigne de la volonté des Etats membres de respecter les termes de l’Accord de Paris. Il est destiné à alimenter le plan neutralité carbone à horizon 2050 que la Commission doit présenter lors de la COP 25, organisée par le Chili. «Les objectifs sont alignés avec un objectif de neutralité carbone à horizon 2050. Ils vont donc au-delà des engagements présentés par l’UE à l’occasion de la COP 21 de 2015», confirme Helena Viñes Fiestas, responsable de la recherche ISR chez BNPP AM et membre du TEG (Technical Experts group) de la Commission.
Trois rapports, issus des travaux de ce groupe d’experts techniques, ont été publiés à cette occasion.
Le rapport sur la taxonomie s’est penché sur plusieurs secteurs, notamment l’énergie, les transports, l’agriculture, la construction, les TIC et l’immobilier, responsables de plus de 90% des émissions de gaz à effet de serre. C’est donc l’impact des activités économiques sur le climat qui est ciblé par ces travaux. «Ce rapport donne une clarté, ce qui définit des activités vertes ou en transition. Il va, en autorisant l’inclusion de nouvelles catégories d’actifs dans des fonds verts, permettre d’accélérer le financement de la transition énergétique», se félicite Helena Viñes Fiestas. «Je regrette cependant que malgré nos recommandations, les lignes directrices climat de la taxonomie ne soient pas rendues obligatoires, ce qui aurait accéléré sa diffusion», poursuit-elle. Cependant les échanges sont appelés à se poursuivre, la mission du TEG ayant été prolongée jusqu’à la fin de l’année 2019.
Plus d'articles du même thème
-
Le monde devient inassurable et le capitalisme va s'effondrer, alerte un dirigeant d'Allianz
Dans un post LinkedIn, Günther Thallinger, membre du comité de direction d'Allianz, s'alarme du réchauffement climatique rendant inopérant l'assurance, base du système financier. -
Le nouveau dilemme européen du déploiement de Bâle 3
Sans parler de retour en arrière ou de dérégulation, l’Europe semble désormais consciente d’être allée plus vite et plus loin que les autres juridictions en matière de règlementation bancaire. L’optimisation des règles qui restent encore à produire dans le cadre de la transposition du dernier paquet bancaire de Bâle 3 et de la mise en œuvre de la FRTB cristallise l’attention du secteur. -
Thomas Verdin (BM&A Reg Tech) : «L’application des règles de Bâle a un coût opérationnel important»
La finalisation des règles de Bâle obligera les banques, qui étaient habilitées à n’utiliser que des méthodes internes de mesure des risques, à comparer ces résultats avec une méthode dite standard, à partir de données externes. Thomas Verdin, directeur associé de BM&A Reg Tech, explique simplement quelles sont les implications opérationnelles de ces changements.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions