
Le Portugal attend le verdict de DBRS sur sa notation

Le Portugal a présenté vendredi un budget consensuel, une semaine avant la décision redoutée de l’agence de notation DBRS sur une possible dégradation de la note du pays en catégorie spéculative. Sous la pression de la Commission européenne qui l’exhorte à faire plus d’efforts, le gouvernement d’Antonio Costa a aligné son budget sur les prévisions du FMI. Malgré un ralentissement du rythme de croissance du PIB prévu à 1% et 1,1% en 2016 et 2017, après 1,5% en 2015, le FMI estime que le déficit public devrait être ramené à 3% du PIB cette année et en 2017 mais le déficit primaire structurel devrait reculer de 0,5 point cette année à 2,8%, puis à 2,4% en 2017. «DBRS devrait maintenir la note du Portugal, ses paramètres de suivi de la dette n’ayant pas changé depuis sa dernière revue d’avril», prédit UniCredit.
Les obligations portugaises ont été délaissées par le programme de rachats de titres de la BCE (PSPP) le mois dernier avec une part tombée à 1,6% du total des titres achetés. La BCE et la Banque du Portugal détiennent près de 25% de la dette portugaise, contre 12% fin 2014, alors que la part des investisseurs étrangers a chuté de 10 points depuis mars 2015 à un niveau de 37%. Cette baisse, qui s’explique par la difficulté accrue à trouver les titres sur le marché, a contribué à l’écartement du spread à 10 ans de 50 points de base face au Bund depuis mi-août, malgré une détente de 25 pb depuis une semaine. «Si la menace d’une dégradation de note est écartée, le spread pourrait revenir à 275 pb», estime UniCredit.
Si DBRS plaçait la note en catégorie spéculative, comme l’ont déjà fait les autres agences, les obligations portugaises risqueraient de perdre leur éligibilité au programme PSPP de la BCE et les spreads pourraient s’écarter fortement pour revenir vers le seuil des 400 pb, selon UniCredit. A titre indicatif, le FMI estime que le spread à 10 ans du Portugal contre Bund aurait oscillé entre 325 à 425 pb à partir du mois de mars 2015 si le pays n’avait pas bénéficié de l’ensemble des conditions financières accommodantes qu’il a aujourd’hui. «Il est probable qu’en cas de dégradation de sa note, le Portugal négocie avec ses partenaires européens et avec les institutions internationales (FMI, BCE, Commission européenne et MES) une éventuelle entrée dans un nouveau programme de prêts qui lui permettrait de continuer à bénéficier du programme PSPP de la BCE», ajoute UniCredit.
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