
Le pétrole et la banque ont tiré les dividendes en 2022

Les dividendes versés par les entreprises ont atteint un nouveau record dans le monde en 2022, selon le dernier rapport de Janus Henderson publié mercredi. «Les dividendes mondiaux ont connu une forte croissance en 2022, augmentant de 8,4% pour atteindre le montant record de 1.560 milliards de dollars, ce qui correspond à nos prévisions», indique le gérant d’actifs. Retraité des évolutions de changes et d’autres effets techniques, ces derniers ont même augmenté de 13,9%, en raison de la hausse des taux et de la forte appréciation du dollar, notamment.
Les compagnies pétrolières et gazières et les banques sont à l’origine de la moitié de cette augmentation. Les premières, dont les dividendes ont bondi de deux-tiers (dividendes ordinaires et extraordinaires), ont profité de la flambée des cours du baril de brut tandis que les banques ont repris le versement de leurs dividendes stoppés pendant la pandémie de Covid. «La hausse vertigineuse des coûts du fret a stimulé les résultats des sociétés de transport à travers le monde, tandis que l’explosion de la demande et la hausse des prix des voitures et des produits de luxe ont fait de ces secteurs les principaux moteurs de la croissance des dividendes en Europe», précise Janus Henderson. Les sociétés minières ont en revanche vu leurs dividendes diminuer en raison de la baisse des cours des matières premières.
Dividendes records dans douze pays
L’Europe, l’Asie-Pacifique hors Japon et les marchés émergents ont vu leurs dividendes augmenter d’un cinquième sur une base sous-jacente (corrigée des effets techniques comme le change). En revanche, la croissance aux Etats-Unis a été deux fois plus faible. Cela s’explique, notamment, par «une exposition plus faible des Etats-Unis à certaines des grandes tendances sectorielles de 2022, mais aussi du fait que les dividendes américains ont très bien résisté durant la pandémie et ont donc connu une reprise moins spectaculaire», relèvent les spécialiste de Janus Henderson qui précisent que la croissance américaine a été toutefois supérieure à sa moyenne à long terme à 10%. «La croissance des dividendes mondiaux a été si forte que douze pays ont enregistré des versements record en dollars», ajoutent-ils, dont les États-Unis, le Canada, le Brésil, la Chine, l’Inde et Taïwan, mais plusieurs autres pays ont affiché des records dans leur monnaie locale, notamment la France, l’Allemagne, le Japon et l’Australie.
Janus Henderson anticipe un ralentissement de la croissance des dividendes en 2023 déjà perceptible au quatrième trimestre 2022, les prix du pétrole étant plus modérés et les versements des minières continuant de diminuer. «Au quatrième trimestre, la croissance des dividendes mondiaux a ralenti à 7,8% sur une base sous-jacente, indiquent-ils. Certains signes indiquaient que la hausse des taux d’intérêt avait peut-être déjà commencé à avoir un impact sur la volonté des entreprises d’augmenter leurs dividendes – aux États-Unis, par exemple, la croissance a ralenti à 5,5%.»
Dans un contexte économique et géopolitique incertain, le gérant d’actifs prévoit tout de même une hausse de 2,3% (+3,4% sur une base sous-jacente) à un nouveau record de 1.600 milliards de dollars et rappelle que les dividendes sont généralement moins volatils que les bénéfices des entreprises. L’impact des effets de changes devrait aussi être moins marqué.

Plus d'articles du même thème
-
La chute se poursuit sur des marchés paniqués par la guerre commerciale
Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge vif lundi après le plongeon des marchés asiatiques. Les taux continuent également à reculer. -
Les cours de Bourse des gestionnaires d'actifs ne sont pas épargnés par la bataille des tarifs douaniers
L'Agefi a calculé et compilé les variations de cours enregistrées par les gestionnaires d'actifs cotés en Bourse sur les séances du 3 et 4 avril 2025 après les annonces américaines sur les droits de douane. -
Le risque de surenchère tarifaire tétanise les marchés
La riposte de la Chine aux tarifs douaniers réciproques de Donald Trump a exacerbé le risque d'escalade et de récession, plongeant les marchés financiers encore davantage dans la tourmente. Wall Street accuse sa pire chute depuis la crise Covid. L'Europe efface ses gains de 2025. Les investisseurs fuient vers les emprunts d'Etat.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions