
Le MES se positionne en organe de contrôle budgétaire européen

Invité de la Fondation Hanns-Seidel à Bruxelles mercredi soir, Klaus Regling a un peu plus positionné le Mécanisme de stabilité européen, qu’il préside, au centre des réformes à venir de la zone euro. Le MES pourrait jouer «un plus grand rôle» en cas de crise financière et se substituer au Fonds monétaire international. «Je considère probable que le MES se transforme à l’avenir en une institution qui ressemble encore un peu plus au FMI», a-t-il dit. Avant d’ajouter que, pour cela, il faudrait changer les traités, ce qui «chez nous prend un peu de temps».
Il a aussi souligné l’étendue des tâches désormais assumées depuis Luxembourg, où l’institution a son siège. «Nous faisons plus que de financer des programmes d’assistance. Le MES participe à des missions dans les pays sous programme, nous faisons des analyses de soutenabilité de la dette, nous surveillons la capacité de remboursement des pays». En juin, Gertrude Tumpel-Gugerell, membre du conseil de la BCE, présentera aux ministres de la zone euro une évaluation de ces missions et pourrait proposer des changements de gouvernance dans la gestion des programmes.
L’idée très controversée d’un transfert au MES des missions de surveillance budgétaire des pays de la zone euro, actuellement assurées par les centaines d’économistes de la «DG EcFin» de la Commission européenne n’a été abordée que de façon allusive. «Nous le faisons de façon très intensive dans ces six pays» sous programme. «C’est déjà un début», a déclaré Klaus Regling. Cette semaine, le commissaire en charge de l’Euro Pierre Moscovici avait réitéré son opposition à un tel changement demandé par Berlin qui y voit un moyen de réduire les marges d’interprétation dans l’application du Pacte de stabilité.
Klaus Regling s’est en outre montré favorable à la construction d’une capacité budgétaire de la zone euro hors des institutions communautaires et jouant un rôle de stabilisateur automatique en cas de choc asymétrique sur la base de critères automatiques. Son hôte, le vice-président de la Fondation et député européen Markus Ferber, s’est fait très explicite. L’accès aux fonds d’une telle capacité qui devrait être une «autorité indépendante»… «ne peut pas être une décision parlementaire. Il faut un mécanisme basé sur des règles», a-t-il expliqué. Egalement invité, le député SPD Peter Simon, vice-président de la commission des affaires économiques et monétaires, n’a pas pris position sur ce point.
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