Le marché guette les gagnants et perdants du SBF 120

Le SBF 120 est à un niveau record et 80% de ses membres ont fini 2019 dans le vert. L’année 2020 pourra-t-elle confirmer ?
Agefi-Dow Jones
CGG
Le groupe de services à l’industrie pétrolière CGG a signé la plus forte hausse du SBF 120 en 2019 : +150,4%.  - 

La première séance de 2020 suit la tendance de l’an dernier. Hier, le SBF 120 a gagné 1,07%, après un bond de 25,2% en 2019 pour inscrire, fin décembre, un nouveau record historique.

La reprise des rachats d’actifs annoncée en septembre par la Banque centrale européenne (BCE) et les trois baisses de taux de la Fed (la Réserve fédérale) depuis juillet ont renforcé l’attractivité des actions alors que le rendement des obligations reste proche de zéro. La signature prochaine d’un accord commercial préliminaire entre les Etats-Unis et la Chine ainsi que la fin des errances britanniques concernant le Brexit ont aussi aidé les marchés européens et américains à atteindre de nouveaux records en fin d’année dernière.

Quatre-vingts pour cent des actions du SBF 120 ont terminé dans le vert en 2019 et plus d’un tiers des membres de l’indice ont progressé de plus de 30%. Les meilleurs élèves de 2019 pourront-ils confirmer cette année ? Et les bonnets d’âne s’offriront-ils un rebond ?

Les cinq meilleurs parcours de 2019

CGG (+150,4%) a signé la plus forte hausse du SBF 120 en 2019. La restructuration de la dette du groupe en 2018 et son recentrage sur les activités les moins gourmandes en capital ont permis de restaurer la confiance des investisseurs. Surtout, le groupe de services à l’industrie pétrolière a bénéficié de la reprise des investissements dans l’exploration-production. Il devrait avoir généré un flux de trésorerie disponible positif en 2019, une première depuis 2012.

Virbac (+107,8%) a profité de son retour dans le SBF 120 le 23 septembre. L’accélération de la croissance du chiffre d’affaires au troisième trimestre et deux relèvements successifs des perspectives ont servi de catalyseurs. Le groupe se dirige vers son neuvième trimestre d’affilée de croissance à taux de change constants, le quatrième avec une croissance organique supérieure à 5%.

Altran Technologies (+102,1%) a redressé la barre en 2019 après avoir perdu près de 40% en 2018. L’action du groupe de conseil en ingénierie a été soutenue par de bons résultats annuels 2018, avant de voir son cours de Bourse s’aligner sur l’offre d’achat amicale de Capgemini en juin, à 14 euros par action. Un prix contesté par Elliott. Le fonds activiste a acheté des actions et des produits dérivés représentant quelque 14% du capital d’Altran à fin décembre et multiplié les pressions pour que Capgemini relève son offre. Paul Hermelin, le PDG du groupe de services numériques, a prévenu que si l’OPA échouait, il ferait «autre chose». La balle est dans le camp des actionnaires, qui ont jusqu’au 22 janvier pour apporter leurs titres. Capgemini a besoin de 50,1% du capital pour réussir l’opération.

Ingenico (+95,4%) a regagné du crédit auprès des investisseurs après un exercice 2018 au cours duquel son cours de Bourse avait été divisé par près de deux. Le plan stratégique présenté en avril par le nouveau directeur général, Nicolas Huss, a convaincu le marché et les résultats ont, trimestre après trimestre, dépassé les attentes. Cela a permis au spécialiste des terminaux et des solutions de paiement de relever par deux fois ses objectifs pour 2019.

STMicroelectronics (+92%) s’est distingué dans un secteur aux tendances contrastées et aux prises avec des turbulences liées aux tensions commerciales. Le groupe a vu son chiffre d’affaires accélérer aux deuxième et troisième trimestres et pourrait enregistrer en 2020 une croissance de 10%, dont l’essentiel proviendrait de nouveaux contrats engrangés dans l’industrie et l’automobile notamment, selon Credit Suisse.

Les cinq plus forts replis de 2019

Europcar Mobility Group (-44,9%) a été plombé par un retentissant avertissement sur résultats en octobre : le titre a dévissé de 37% en une seule séance. Caroline Parot, la présidente du directoire, a promis de rectifier le tir en 2020 en adaptant les ambitions du groupe à la conjoncture dégradée. Elle devra présenter des objectifs 2020 convaincants en mars, lors de la publication des résultats annuels. Par ailleurs, le principal actionnaire d’Europcar, Eurazeo, mène une revue stratégique qui pourrait l’amener à céder tout ou partie de sa participation de 29,9%.

Bic (-30,5%) a encore été pénalisé par la faiblesse de ses marchés, en particulier aux Etats-Unis, où ses ventes ont reculé de 6,8% sur les neuf premiers mois. Le fabricant de briquets, de rasoirs et d’articles de papeterie a dû revoir ses ambitions à la baisse et table sur une nouvelle érosion de sa rentabilité. Pour rallumer la flamme, Bic devra poursuivre, voire approfondir, en 2020 son plan stratégique, qui prévoit 20 millions d’euros d’économies d’ici à 2022 ainsi qu’une accélération des lancements de nouveaux produits.

Ipsen (-30%) a pris froid fin 2019. Le 6 décembre, son titre s’est effondré de 13,6% après que le laboratoire pharmaceutique a dû procéder à la suspension clinique partielle pour raison de sécurité de deux études sur le palovarotène. Une dizaine de jours après, deuxième choc : la démission du directeur général, David Meek. Charge au laboratoire de dénicher un nouveau directeur général qui plaise aux investisseurs.

EDF (-28,1%) s’est retrouvé sous pression en 2019, suite à une série de déboires liés à son parc nucléaire. De nouveaux retards sur le chantier du premier réacteur français de troisième génération à Flamanville ont reporté son démarrage à fin 2022, tandis que la facture de la construction de deux réacteurs nucléaires à Hinkley Point C au Royaume-Uni s’est alourdie. La réorganisation attendue de l’électricien pourrait «débloquer une partie de la valeur profonde que nous voyons dans le titre», estime JPMorgan. Le projet de réorganisation Hercule sera présenté en 2020.

SES (-25,2%) a souffert en 2019 de la décision du régulateur américain des télécoms de passer par un appel d’offres public pour libérer les fréquences de la bande C afin d’assurer le déploiement de la 5G aux Etats-Unis. SES et consorts militaient au contraire pour une approche de marché, consistant à négocier directement auprès des opérateurs télécoms le montant des indemnités qu’ils doivent toucher au titre de leurs investissements passés et des opérations qui seront effectuées pour libérer les fréquences. La monétisation de la bande C pourrait être retardée par le processus d’enchères publiques.

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