
Le marché des green bonds commence à prendre du poids

Les obligations vertes (green bonds) ont le vent en poupe. L’AFT a fixé hier la maturité de la nouvelle ligne d’obligations vertes au 25 juin 2039, soit un peu plus de 22 ans et en haut de la fourchette de 15 à 25 ans initialement ciblée. Ses caractéristiques seront similaires à celles d’une OAT classique. La ligne sera ensuite abondée pour répondre à la demande des investisseurs, garantir sa liquidité, et répondre aux besoins identifiés par l’État français. Cette opération est conduite par syndication sous la houlette de Barclays, BNP Paribas, CA CIB, Morgan Stanley, Natixis et SG CIB. CA CIB est chargé de la structuration. Si les conditions et la taille seront connues lors de son bouclage «dans un futur proche», Bercy espère un rendement qui ne soit pas supérieur à celui d’une OAT classique.
«La courbe de rendements des OAT a suffisamment corrigé pour assurer une forte demande pour la nouvelle ligne d’obligations vertes inaugurale», estime SG CIB qui anticipe un volume supérieur à 2,5 milliards d’euros. «La nouvelle ligne de green bonds ne devrait pas augmenter le coût de financement de la France et devrait ressortir à un prix équivalent à celui des autres OAT à taux fixes sur le marché secondaire», ajoute SG CIB. D’autant que les green bonds sont éligibles au programme de rachats de la BCE. Le rendement des OAT à 22 ans et demi se traitait autour d’un niveau de 1,68%. Du fait de la taille prévue de l’opération et des abondements réguliers annoncés par l’AFT, la nouvelle ligne devrait être la plus importante au monde sur le marché d’ici la fin d’année.
Dans ce contexte, «la France devrait ainsi rapidement devenir le plus important émetteur d’obligations vertes de bonne qualité au monde», estime SG CIB. Outre la France et la Pologne, sept autres Etats dans le monde, dont le Nigeria, devraient également émettre un green bond au cours de cette année et ainsi faire croître la part des émetteurs souverains dans le marché total à 10%, selon Bloomberg. Moody’s prévoit des émissions record de 206 milliards de dollars cette année, après une hausse de 120% à 93,4 milliards en 2016. Sur les 151 milliards de dollars de titres sur le marché, 53 milliards (35%) sont libellés en dollar, 49 milliards en euro (32%) et 28 milliards en yuan (19%). «Le nombre d’émissions en euros est bien plus faible qu’en dollars, avec une liquidité qui est donc plus forte», précise SG CIB.
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