
Le marché actions attend avec impatience la saison des résultats

C’est désormais une tradition, JPMorgan et Goldman Sachs donneront le coup d’envoi de la saison des résultats trimestriels aux Etats-Unis. Ce sera mardi 13 juillet pour ceux du deuxième trimestre. PepsiCo publiera ses résultats le même jour. Ces publications sont très attendues alors que le marché actions plafonne sur ses niveaux historiques, entre propagation du variant Delta et anticipation de tapering (ralentissement des achats d’actifs) de la Fed d’ici la fin de l’été.
«Etant donné l’absence de catalyseur visible, les investisseurs pourraient être peu enclins à ajouter du risque au cours des mois d'été après la récente déroute, note Emmanuel Cau, stratégiste actions chez Barclays. Les résultats du deuxième trimestre, dont la saison commence véritablement la semaine prochaine, pourraient au moins aider les investisseurs à reconnecter avec les fondamentaux, qui restent globalement sains.»
Résultats exceptionnels
«Les résultats des entreprises américaines au deuxième trimestre seront exceptionnels, observe John Plassard, conseiller en investissement chez Mirabaud. Réouverture des économies mais base de comparaison favorable aussi expliquent des attentes extrêmement élevées.» Le bénéfice net des entreprises du S&P 500 devrait bondir de 61,9% (+19,4% pour le chiffre d’affaires), par rapport au deuxième trimestre 2020, selon les prévisions de Factset reprises par Mirabaud. Le consensus IBES Refinitiv anticipe une croissance de 65,4% (+52,3% hors secteur de l’énergie). La croissance au deuxième trimestre sera la plus importante depuis le quatrième trimestre 2009. IBES Refinitiv prévoit par ailleurs une progression de 18,5% du chiffre d’affaires (15,1% hors énergie).
Outre la base de comparaison favorable, le deuxième trimestre 2020 ayant été marqué par l’effondrement des bénéfices provoqué par les premiers confinements liés à la crise sanitaire, la dynamique de croissance explique aussi ces résultats. Les analystes ont revu en hausse leurs prévisions tout au long du trimestre à mesure que les progrès dans la vaccination et la réouverture des économies amélioraient les perspectives de croissance.
Révisions à la hausse
Au 31 mars, le consensus Factset tablait sur une croissance de 52,2%. Huit des onze sous-secteurs du S&P 500 ont vu leur taux de croissance progresser, relève John Plassard: «Par action, les bénéfices estimés pour le deuxième trimestre ont augmenté de 6,4 % depuis le 31 mars. Lors d’un trimestre typique, les analystes réduisent généralement les estimations de bénéfices au cours du trimestre.» Le consensus ajuste d’ordinaire à la baisse ses prévisions de 3,4% à 5% en moyenne en fonction de l’horizon de temps (5 ans et 15 ans, en l’espèce).
Les secteurs de l’industrie et de la consommation discrétionnaire devraient afficher les plus fortes croissances à 346,8% et 184,8% respectivement. Le secteur de l’énergie devrait passer d’une perte de 10,6 milliards en 2020 à un bénéfice de 13,2 milliards. Les secteurs financier et des matériaux enregistreraient également un fort rebond de leurs bénéfices: +115,5% et +113,5%, respectivement, selon le consensus Factset. Le secteur des utilities sera le moins bien loti.
La croissance devrait rester soutenue dans la deuxième partie de l’année. Les bénéfices sont attendus en hausse de 23% et de 17,4% au troisième trimestre et au quatrième trimestre (+12% et +8,9% pour le chiffre d’affaires), et de 34,8% sur l’ensemble de l’année. Ils avaient bondi de 52,5% au premier trimestre. Sur ces bases, le marché américain se paye 22,4 fois les bénéfices, contre une moyenne à 10 ans de 16,1 fois et à 5 ans de 18 fois.
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