
Le gouvernement recule l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans

Le rideau est levé. La Première ministre, Elisabeth Borne, a dévoilé mardi le projet de réforme gouvernemental du système de retraites par répartition français, dont la mesure phare est le recul progressif de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans en 2030. Emmanuel Macron entend mener à bien la réforme pour rétablir les finances du régime d’ici 2030, malgré des sondages d’opinion défavorables, l’opposition de la gauche et de l’extrême droite et un front syndical uni.
C’est «un moment de vérité», a souligné Elisabeth Borne lors d’une conférence de presse, ajoutant que les concertations menées depuis octobre dernier avec les partenaires sociaux et les différentes forces politiques avaient permis d’amender la mesure d'âge. «Ce projet est meilleur qu’il n'était il y a six mois», a-t-elle estimé. Dire que l'équilibre du régime «n’est plus assuré n’est pas une posture. C’est un constat. (...) Il y a une réalité que chacun connaît : le nombre de ceux qui cotisent pour les retraites diminue par rapport au nombre de retraités. C’est un fait, pas un argument politique», a-t-elle souligné.
L'âge légal de départ à la retraite sera progressivement relevé à compter du 1er septembre prochain, à raison de trois mois par année de naissance, a-t-elle précisé. «Il sera ainsi fixé à 63 ans et 3 mois en 2027, puis atteindra la cible de 64 ans en 2030», indique un document de synthèse gouvernemental relayé par Reuters. Ce report de l'âge s’accompagnera d’une accélération de la mise en oeuvre de la loi dite «Touraine» de 2014 portant la durée de cotisation requise de 42 à 43 ans, dès 2027, pour obtenir une retraite à taux plein.
Taux plein à 67 ans
Les personnes partant à la retraite à 67 ans bénéficieront toujours automatiquement d’une retraite à taux plein, même si elles n’ont pas travaillé 43 ans.
La réforme, attendue en conseil des ministres le 23 janvier, sera présentée à l’Assemblée nationale début février dans un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale, un véhicule législatif souple qui permet de limiter les débats dans le temps. Le gouvernement table sur une adoption en mars et la mise en oeuvre des principales mesures en septembre. Ce projet permettrait de générer 17,7 milliards d’euros en recettes supplémentaires, ce qui ramènerait le solde du régime dans le vert, à un peu moins de 5 milliards d’euros environ en 2030, selon des estimations du ministère du travail. «Chaque euro cotisé servira à financer nos retraites, rien d’autre», a affirmé la Première ministre.
Les organisations syndicales CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires, toutes opposées à un report de l'âge légal de départ à la retraite, devaient se réunir en début de soirée pour décider d’une riposte commune au projet gouvernemental. A l’Assemblée nationale, la gauche et l’extrême droite ont déjà dit qu’elles s’opposeraient au projet. La France insoumise (LFI) a déjà appelé à une manifestation le 21 janvier, aux côtés d’organisations de jeunesse.
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