
Le gouvernement change de pied sur les retraites

Le gouvernement ne passera pas en force sur la réforme du système des retraites et prendra le temps de l’explication, a déclaré mardi sur LCI Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, au lendemain de l’ouverture d’Emmanuel Macron sur les paramètres de ce chantier à hauts risques. Le chef de l’Etat a déclaré lundi soir sur France 2 préférer un accord sur la durée de cotisation avec les partenaires sociaux plutôt que sur l'âge alors que le Haut commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, préconise l’instauration d’un âge pivot à 64 ans sous peine de décote. Un changement de pied important que le ministre de l’Economie ne voit pas comme «un virage sur l’aile. C’est l’expression, la position du président de la République, de la justice».
Le Premier ministre Edouard Philippe doit recevoir les partenaires sociaux les 5 et 6 septembre prochains pour discuter du projet.
La préférence d’Emmanuel Macron s’inscrit à rebours des préconisations de Jean-Paul Delevoye, endossées par Matignon, dans son rapport préparatoire dévoilé le 18 juillet. Le Haut commissaire défend en effet «un âge d'équilibre» à 64 ans tout en maintenant l'âge légal de départ à 62 ans, une décote de 5% par an s’appliquant pour ceux qui choisiraient de partir avant 64 ans - avec une surcote équivalente pour ceux partant au-delà de 64 ans.
Jean-Paul Delevoye avait expliqué privilégier une solution «socialement juste» pour laisser à chacun le choix du moment du départ à la retraite, et «budgétairement et financièrement solide» en vue d’un retour du système à l'équilibre en 2025.
«Si le gouvernement renonce à l'âge pivot contrairement à ce qui est écrit dans le rapport Delevoye, il n’y aura pas d’autre choix que d’allonger fortement la durée des cotisations en modulant la valeur du point», a déclaré le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, dans un entretien publié mardi dans Le Monde. «J’espère que ce n’est pas une manoeuvre pour enterrer la réforme», a-t-il ajouté sur France inter.
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