
Le G20 Finances échoue à apaiser les tensions commerciales

Réunis en Argentine, les ministres des Finances et les banquiers centraux des 20 principales économies mondiales ont débattu durant deux jours des risques pour la croissance mondiale d’une guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis. Ils ont ainsi fait état des «vulnérabilités qui pourraient être le fruit de resserrement plus rapide que prévu des conditions financières et de tensions économiques et géopolitiques», note le communiqué final de la réunion. «Nous réaffirmons les conclusions de nos dirigeants au sujet du commerce lors du sommet de Hambourg et reconnaissons la nécessité d’actions et d’un dialogue supplémentaires. Nous œuvrons au renforcement de la contribution du commerce à nos économies», poursuit-il. Ceci s’apparente néanmoins à une incantation, alors que l’administration américaine devrait dévoiler vendredi des droits de douane susceptibles de frapper jusqu'à 60 milliards de dollars (48,9 milliards d’euros) de produits chinois dans la technologie et les télécommunications. A la même date entreront en vigueur les taxes américaines à l’importation de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium.
Les Européens demandent aux Etats-Unis de les exempter des taxes douanières, rappelant qu’ils sont des alliés de Washington et qu’ils ne sont pas la source du problème, contrairement à la Chine. «Il n’y a pas de guerre commerciale civilisée, il n’y aura que des perdants s’il y a une guerre commerciale entre pays du G20», résume le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire. De son côté, la conclusion d’un accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur bute sur d’importants obstacles, ont déclaré des responsables européens.
Au-delà des questions commerciales, les pays du G20 renouvellent leur engagement habituel à ne pas se fixer d’objectifs de taux de change pour soutenir leurs exportations. «Des taux de change flexibles, quand c’est possible, peuvent servir à absorber les chocs», précise le communiqué. En matière de fiscalité, les ministres se sont engagés à «travailler ensemble pour chercher une solution consensuelle d’ici à 2020» sur la taxation des géants du numérique. Enfin ils plaident pour une surveillance continue des cryptomonnaies et des risques qu’elles véhiculent en matière de protection des consommateurs et des investisseurs, d’intégrité des marchés financiers, de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.
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