
Le G20 Finance peine sur les changes mais avance sur la transparence fiscale

Les ministres des Finances et les banquiers centraux des pays membres du G20, qui se sont retrouvés à Washington à l’occasion des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, ne sont pas parvenus à trancher la question des changes.
Dans le communiqué publié à l’issue de la réunion, le G20 rappelle « qu’une volatilité excessive ainsi que des mouvements désordonnés des taux de change peuvent provoquer des effets déstabilisateurs », tout en réaffirmant son engagement à « s’abstenir de toute dévaluation compétitive et à ne pas fixer les taux de change dans un objectif concurrentiel ». Cela suffira-t-il à maintenir le statut quo sur les devises, alors que le Japon s’inquiète de la vigueur du yen, notamment face au dollar ? Voire : le ministre des Finances japonais Taro Aso a considéré que l'évocation par le G20 des mouvements de change excessifs donnait à son pays un blanc-seing pour des interventions circonstanciées.
Les Etats membres se sont montrés plus offensifs sur la transparence fiscale, en plein scandale des « Panama papers ». Suite au front commun des grands pays européens, le G20 a appelé « tous les pays et centres financiers qui ne se sont pas encore engagés à adopter l’Echange automatique d’information d’ici à 2018 à le faire sans délai et à signer la Convention multilatérale » d’assistance mutuelle. Il a mandaté l’OCDE pour établir des critères objectifs permettant d’identifier les autorités non-coopérantes d’ici à la réunion de juillet. « Des mesures défensives seront envisagées par les membres du G20 contre les juridictions non coopératives en l’absence de progrès évalués par le Forum mondial sur la transparence », menacent-ils.
Si le G20 constate un certain redressement de l’économie et des marchés depuis sa réunion en février, il souligne que « la croissance reste modeste et inégalement répartie » et que « les risques et les incertitudes persistent dans un contexte de volatilité financière, de difficultés pour les exportateurs de matières premières et d’inflation limitée ».
Mais dans ce cadre, le G20 se contente de réitérer ses engagements et de souligner la poursuite des discussions, notamment sur la promotion des politiques fiscales et de dépenses publiques « plus favorables à la croissance », à l’instar de la position du FMI, insistant sur le fait que « la politique monétaire seule ne peut aboutir à une croissance équilibrée ».
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