
Le FMI s’inquiète d’une contagion venant des émergents

La transmission des chocs subis par les pays émergents sur les cours boursiers et les taux de change (…) explique désormais plus d’un tiers de la variation des rendements des actifs», écrivent les économistes du Fonds monétaire international (FMI) dans un chapitre de son Rapport sur la stabilité financière mondiale pré-publié lundi.
L’intégration financière, en particulier, s’est largement accentuée ces dernières années, plus rapidement que les liens commerciaux. Le FMI note ainsi que «les banques des économies avancées ont doublé leur exposition aux économies émergentes entre 2005 et 2013», alors même que les fonds d’investissements prennent une importance croissante dans l’intermédiation des flux de capitaux entre économies développées et émergentes, illustrée par les derniers flux de capitaux vers les émergents. De fait, les investisseurs ont repris confiance, «les spreads sont revenus aux niveaux de début décembre alors que la situation des émergents s’est détériorée», précise ainsi Claudia Bernasconi, économiste chez Swiss Life AM.
Dans le détail, les secteurs les plus endettés et dépendants des financements étrangers sont également plus à même de transmettre les chocs, le FMI soulignant le rôle croissant de l’endettement des entreprises dans ces phénomènes. Or, la Coface rappelait dans sa dernière évaluation des risques-pays que l’endettement des entreprises des pays émergents a été multiplié par 4,5 entre 2004 et 2014 en valeur absolue.
Par ailleurs, si «les effets de contagion purement financiers continuent d’être moins importants dans le cas de la Chine», du fait de la fermeture de ses marchés de capitaux, ils devraient «s’intensifier de manière sensible dans les prochaines années». En revanche, les annonces relatives aux fondamentaux chinois, sur les niveaux de croissance par exemple, ont déjà des effets significatifs sur les rendements boursiers mondiaux.
Lors de son discours tenu hier à Francfort, Christine Lagarde, directrice du FMI, a souligné ces dangers de contagion parmi les menaces qui pèsent sur une croissance «trop molle, trop fragile». «Le risque s’est accru de voir l’économie mondiale s’enliser dans ce que j’ai appelé «la nouvelle médiocrité"», a-t-elle également déclaré, préparant le terrain à une nouvelle dégradation des perspectives de l’organisation pour l’économie mondiale, qui doivent être publiées la semaine prochaine.
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