
Le FMI s’inquiète des risques pesant sur une croissance mondiale fragilisée

Le Fonds monétaire international (FMI) a pris acte du ralentissement de l’économie mondiale en publiant hier ses Perspectives économiques mondiales pour 2019. L’organisation internationale a nettement revu à la baisse ses prévisions de croissance, à 3,3% au niveau mondial après 3,6% en 2018, 0,2 point de moins qu’envisagé en janvier et en recul de 0,4 point par rapport aux prévisions d’octobre. La ralentissement de l’économie touche désormais «70% de l’économie mondiale», précise la chef économiste du Fonds, Gita Gopinath, qui espère toutefois qu’«après des débuts difficiles, la croissance devrait rebondir au deuxième semestre 2019» avec un retour à un taux de croissance de 3,6% en 2020, porté par les émergents.
La balance des risques penche toutefois vers une dégradation supplémentaire de l’activité, met en garde le FMI. «Le potentiel subsiste pour une détérioration rapide du sentiment de marché, ce qui entraînerait des réallocations de portefeuilles hors des actifs risqués, des spreads plus larges par rapport aux actifs sûrs et des conditions de financement généralement plus resserrées», souligne le Fonds. Un Brexit désordonné, un resserrement inattendu de la Fed ou un retour de l’incertitude en Italie pourraient précipiter une chute des marchés, mais le premier risque reste le commerce selon le FMI. «Les tensions commerciales pourraient s’exacerber et toucher d’autres secteurs (tels que l’industrie automobile), avec des perturbations importantes des chaînes d’approvisionnement mondiales», prévient Gita Gopinath.
Or, si l’optimisme prévaut actuellement quant aux négociations sino-américaines, les Etats-Unis ont ouvert un nouveau front face à l’Union européenne en menaçant lundi d’introduire des tarifs sur des produits européens importés représentant 11 milliards de dollars de flux annuels, à l’issue d’une plainte à l’OMC concernant Airbus. Bruxelles prépare également une liste «de plus grande ampleur» liée à sa plainte contre Boeing, indique une source à Bercy qui espère que «l’équilibre des menaces» permettra de trouver un compromis à l’amiable, comme l’espérait hier Bruno Le Maire. Donald Trump doit par ailleurs décider d’ici le 17 mai au plus tard d’imposer ou non des tarifs sur les importations de véhicules et pièces automobiles, ce qui serait certain d’avoir un impact significatif sur l’économie mondiale.
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