Le déficit budgétaire frôlera les 100 milliards d’euros en 2019

Bruno Le Maire
Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances  -  UE-CE-Nicolas-Kovarik

La transformation du Crédit d’impôt compétitivité-emploi (CICE) en baisses de charges pérennes pèsera lourdement sur le déficit de l’Etat en 2019, entraînant une hausse de celui-ci à 2,8% du PIB contre 2,6% en 2018. Le projet de loi de finances a été bâti sur une hypothèse de croissance de 1,7% l’an prochain, comme cette année, et d’une inflation de 1,6% en 2018 et 1,3% en 2019, des hypothèses jugées «plausible» par le Haut conseil des finances publiques dans un avis rendu lundi. Selon les chiffres publiés dans le projet de loi de finances, le déficit du budget de l'État -l’une des trois composantes du déficit public avec ceux de la Sécurité sociale et des collectivités locales- devrait atteindre 98,7 milliards d’euros l’an prochain.

Cela représente une hausse sensible par rapport au déficit 2018, attendu à 81,3 milliards d’euros - un chiffre en amélioration de 4,4 milliards d’euros par rapport à l’hypothèse initiale de l’exécutif (85,7 milliards). Selon Bercy, cette évolution s’explique notamment par les baisses d’impôts décidées par le gouvernement. «C’est l'État qui va faire l’essentiel de l’effort», a expliqué le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin lors d’une conférence de presse. La transformation du CICE représente ainsi un coût ponctuel de 20,4 milliards d’euros pour l’Etat, d’après Bercy, qui met en avant un déficit public hors mesures exceptionnelles de 1,9% l’an prochain.

La transformation du CICE a pour conséquence également une forte baisse des prélèvements obligatoires sur les entreprises, qui atteindra 18,8 milliards d’euros l’an prochain. Accusé d’avoir plombé le pouvoir d’achat des ménages début 2018, le gouvernement souligne que leurs prélèvements diminueront de six milliards l’an prochain. Au bout du compte, le taux de prélèvements obligatoires devrait revenir à 44,2% du PIB en 2019, en baisse de 0,8 point par rapport à 2018 et de 1,1 point par rapport à 2017. L’objectif affiché d’une baisse d’un point de celui-ci sur l’ensemble du quinquennat est ainsi atteint au bout de deux ans.

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